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AGRESSIVEMENT, adv.
Gén. péj. [En parlant d'une pers.] D'une manière agressive ou provocante.
A.− [Constr. avec un adj.]
1. Soixante-dix élèves, foule curieuse et critique, se pressèrent autour du nouveau. Il était agressivement bien habillé. Son costume trop soigné, son teint mat et olivâtre, son visage joli mais étranger, étonnaient. Ses nouveaux camarades le regardèrent avec un intérêt un peu moqueur. Il les dévisagea avec hardiesse et rendit regard pour regard. Il était décidé à faire front de tous côtés et à répondre, s'il le fallait, au mépris par l'insolence. A. Maurois, La Vie de Disraëli,1927, p. 21.
2. À peine posé sur le crâne de tel enfant Baudoin, un colback du premier empire perdait tout aspect insolite et même tout caractère agressivement militaire et devenait tout aussitôt la coiffure la plus bénigne et la plus innocente du monde. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Suzanne et les jeunes hommes, 1941, p. 150.
B.− [Constr. avec un verbe] :
3. C'est la querelle des anciens et des modernes. M. Brunot conclut agressivement en faveur des modernes, − et par conséquent de la culture moderne, des fameuses humanités modernes. A. Thibaudet, Réflexions sur la littérature,1936, p. 247.
4. Il y avait comme un présage funèbre à ce que le géant, remué sur sa lourde couche, exhalât aussi agressivement aux narines cette odeur intime de cercueil. J. Gracq, Le Rivage des Syrtes,1951, p. 299.
5. Pradelle écoutait bien, d'un air réfléchi, et répondait gravement : quelle aubaine! Je m'empressai de lui exposer mon âme. Je lui parlai agressivement des barbares, et il me surprit en refusant de faire chorus; orphelin de père, il s'entendait parfaitement avec sa mère et sa sœur et ne partageait pas mon horreur des « foyers clos ». S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 244.
P. méton. [L'être qui agit est une collectivité anonyme] :
6. L'élan est donné : le xxesiècle simplifie plus agressivement ligne et couleur et leur demande avant tout de « faire coup de poing » sur l'attention, afin que, requise, elle soit contrainte, si hâtive soit-elle, de saisir le signe sommaire qu'on lui adresse et son sens. Le dessin n'hésite pas à rejoindre le schéma, le concentré sténographique. R. Huyghe, Dialogue avec le visible,1955, p. 50.
Rem. Attesté ds Besch. 1845, Lar. 20e, Lar. encyclop., Quillet 1965, Lar. 3, Rob. Suppl. 1970.
Prononc. : [agʀ εsivmɑ ̃].
Étymol. ET HIST. − 1845 (Besch. : Agressivement [...] D'une manière agressive). Dér. de agressif*; suff. -ment2*.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 12.
BBG. − Bél. 1957.