Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
AFFÉRENT, ENTE, adj.
I.− [Gén. constr. avec à] Afférent à.Qui touche à, qui est relatif à.
A.− ADMIN., FIN. :
1. Non-seulement la France ne demanda jamais l'exécution de cet article de la convention de Londres, mais encore, dans un excès de bienveillance et de générosité pour un pays où elle voyait comme une de ses créations, elle cessa, en 1838, de suivre l'exemple de l'Angleterre et de la Russie, qui émettaient des séries de l'emprunt afférentes à leur garantie pour opérer le service des rentes des séries déjà émises, ... E. About, La Grèce contemporaine,1854, p. 325.
2. ... cet effet peut naître de circonstances historiques et occasionnelles ou de facteurs durables afférents aux structures. F. Perroux, L'Économie du XXesiècle,1964, p. 35.
B.− DR. Droit afférent, part afférente, portion afférente, etc. Droit, part, portion, etc. qui, notamment dans un partage, revient à un individu, s'ajoute à une propriété :
3. ... les jeunes gens l'avaient achetée avec les dépendances, qui consistaient en un immense atelier, en deux pavillons au fond d'un jardin et dans le jardin lui-même. Emmanuel avait, du premier coup d'œil, vu dans cette disposition une petite spéculation à faire; il s'était réservé la maison, la moitié du jardin et avait tiré une ligne, c'est-à-dire qu'il avait bâti un mur entre lui et les ateliers qu'il avait loués à bail avec les pavillons et la portion de jardin qui y était afférente; ... A. Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 723.
4. ... il lut : « Je soussignée, Victorine-Charlotte Cachelin, exprime ici mes dernières volontés : Je laisse toute ma fortune, s'élevant à un million cent vingt mille francs environ, aux enfants qui naîtront du mariage de ma nièce Céleste-Coralie Cachelin, avec jouissance des revenus aux parents jusqu'à la majorité de l'aîné des descendants. Les dispositions qui suivent règlent la part afférente à chaque enfant et la part demeurant aux parents jusqu'à la fin de leurs jours. » G. de Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, L'Héritage, 1884, p. 490.
C.− Généralement :
5. Au milieu de mes chagrins, j'achève mon Saint Antoine. C'est l'œuvre de toute ma vie, puisque la première idée m'en est venue en 1845, à Gênes, devant un tableau de Breughel et depuis ce temps-là je n'ai cessé d'y songer et de faire des lectures afférentes. G. Flaubert, Correspondance,1872, p. 385.
II.− [Gén. empl. absol.] Qui porte ou qui s'exerce de la périphérie vers un point central. Synon. centripète; anton. centrifuge, efférent.
A.− ANAT. [En parlant surtout de nerfs, de vaisseaux] :
6. Ces observations, et d'autres analogues, conduisent M. James à affirmer que le sentiment de l'effort est centripète, et non pas centrifuge. Nous ne prenons pas conscience d'une force que nous lancerions dans l'organisme : notre sentiment de l'énergie musculaire déployée « est une sensation afférente complexe, qui vient des muscles contractés, des ligaments tendus, des articulations comprimées, de la poitrine fixée, de la glotte fermée, du sourcil froncé, des mâchoires serrées », bref, de tous les points de la périphérie où l'effort apporte une modification. H. Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience,1889, p. 30.
7. Transmettre une nouvelle n'est pas commander des mouvements. Cette fonction est bien celle des nerfs afférents, mais n'a rien de commun avec celle des ganglions nerveux : ... É. Durkheim, De la Division du travail social,1893, p. 196.
8. ... le système nerveux a la sienne [fonction], qui est la production de la sensation et du mouvement. « J'ai employé le mot « production » à dessein. Il serait inexact de voir dans les nerfs de simples fils, agents par eux-mêmes inertes d'une double transmission, afférente, comme ils disent, ici, là efférente, prêts indifféremment à télégraphier un bruit, un choc, ou l'ordre de l'esprit intérieur. L'appareil assure l'épanouissement, l'expansion à tout le corps de l'onde cérébrale, constante comme le pouls. P. Claudel, Art poétique,1907, p. 160.
B.− P. ext., PSYCHOL. [En parlant du sens d'un processus psychol.] :
9. (...) ni la liberté ni le désintéressement altérocentrique ni en général les culminations extatiques de la conscience ne sont à proprement parler vécues, observables ou même pensables... Le moindre attardement de la conscience y induit aussitôt le reflux de l'égotropisme, l'onde afférente, la nécessité. Tout ce qui est empirique est « impur » : aussi l'extase de la liberté pure n'est-elle vécue (innocemment vécue, inconsciemment vécue) que dans l'instantanéité d'une grâce toute efférente, grâce évidente sur le moment et de plus en plus douteuse après coup. Notre nature surnaturelle − que ce soit altruisme ou liberté − est donc égoïste ou déterminée par son large fondement psychologique, par sa base descriptible, par tout ce qui en elle se continue et s'éprouve, mais elle est métempirique par son acumen ponctuel. V. Jankélévitch, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien,1957, pp. 245-246.
10. [Efférent] Se dit des nerfs qui vont du centre à la périphérie, des actions nerveuses qui se propagent dans ces nerfs, et, par extension, des phénomènes psychiques qui y sont liés. Mais on discute sur la question de savoir si tous les phénomènes psychiques ne sont pas liés à des processus afférents, c'est-à-dire au contraire allant de la périphérie au centre. Lal.1962.
Prononc. − 1. Forme phon. : [afeʀ ɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Harrap's 1963 transcrit la 2esyllabe avec [ε] ouvert. Enq. : /afeʀã, -t/. 2. Dér. et composés : afférence, afférer (cf. Lar. encyclop.), afféreur.
Étymol. ET HIST. I.− 1. Prob. 2emoitié xiies. (?) « qui convient, proportionné » (Tristan ds Gdf. : Avoit le nez au viaire auferrant; Car il n'estoit trop petit ne trop grant); 1269-1285 « id. » (Les Enfances Ogier par Adenés li Rois, éd. Scheler 7598 : enterrer fist errant Les cors ainsi com il ert aferant). − 1611, Cotgr.; 2. 1611 « (d'une chose) qui se rapporte à » (Cotgr. s.v. : ... also concerning belonging to); 3. 1690 dr. « qui revient à qqn » (Fur. : Afferente adj. fém. Terme de Palais, qui se dit en cette phrase : Il faut partager cette succession en trois lots, afin que chacun en ait sa part afferente, pour dire, qui luy doit écheoir, ou appartenir...). II.− 1814-20 anat. (Nysten : Afférent : on nomme vaisseaux afférens ceux des lymphatiques qui abordent à une des glandes du même nom, parce qu'ils y apportent les liqueurs qui doivent y être soumises à une élaboration particulière). I 1 et 2 part. prés. de l'a. fr. afférir « convenir, appartenir », dep. xiies. (empr. au lat. pop. *afferīre, lat. class. afferre « apporter »); I 3 réfection du précédent d'apr. le lat. afferens, part. prés. de afferre « apporter ». II empr. au lat. afferens.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 23.
BBG. − Bél. 1957. − Goblot 1920. − Husson 1970. − Lar. méd. 1970. − Littré-Robin 1865. − Nysten 1814-20. − Piéron 1963. − Prév. 1755. − Séguy 1967. − Spr. 1967. − Thomas 1956.