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ABRASER, verbe trans.
A.− MÉD. Enlever en raclant de petits fragments superficiels de la muqueuse. Emploi pronom. Disparaître par altération des tissus (ex. 2) :
1. ... on abrase préalablement au rasoir la couche cornée. Joyeux ds(F. Widal, P.-J. Teissier, G.-H. Roger, Nouveau traité de médecine,1920-24, fasc. 5, p. 74).
2. Cette mortification débute à la région la plus superficielle de la muqueuse qui finit par s'effriter et s'abraser. Dopter ds(F. Widal, P.-J. Teissier, G.-H. Roger, Nouveau traité de médecine,fasc. 3,1920-24, p. 287).
3. ... la partie superficielle de la muqueuse est abrasée ... Sacquépée ds(F. Widal, P.-J. Teissier, G.-H. Roger, Nouveau traité de médecine,fasc. 3,1920-24, p. 461).
B.− TECHNOL. [En parlant des dents supérieures et inférieures] User ou polir une surface par frottement.
C.− Fr. région. Écraser, abîmer, casser (cf. hist.).
Rem. Abraser, en pénétrant dans la lang. litt., perd son caractère techn. pour devenir un synon. expr. de raser (avec allus. possible aux emplois spéc. A et B) :
4. Et ce ne sera pas leurs faces abrasées Qui viendront nous donner notre baiser de paix. Ch. Péguy, Ève,1913, p. 916.
5. ... tout le blé fauché s'écroulant à ma gauche; et j'en avais pour huit jours à raser un immense rectangle de je ne sais combien de centaines d'hectares, les poupées propulsées pirouettant, tombant sur le flanc, 10 000 gerbes, 100 000 gerbes, 1 000 000 de gerbes gisantes; et l'on avance au pas, abrasant un côté du rectangle, puis l'autre, puis le troisième, puis le quatrième, tout le long du jour ... B. Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 164.
Prononc. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [abʀaze]. 2. Dér. et composés : cf. braser. 3. Hist. − Au xvies., on rencontre les formes abbraser, avec redoublement de b, et abbrazer z est une graph. pour s.
Étymol. − Formé sur le rad. de abrasion* [m. fr. abraser 1364 « démolir » (Arch. nat., JJ 96, pièce 952 ds Gdf. : desquieux molins, il y en a partie descheux, et y en a deux tout entièrement abrasez et abattus), formé sur le part. passé de abradĕre (« enlever en rasant », voir abrasion); emploi fig. « supprimer, détruire » fréq. en lat. chrét. (Blaise)]. HIST. − L'anc. lang. connaît 2 verbes abraser d'orig. et de sens différents : l'un dér. de braise et signifiant « embraser, enflammer », l'autre, qui survit en fr. mod., issu du lat. abradere « raser » et signifiant « démolir ». Abraser « démolir » est à peine vivant en m. fr. et semble ne pas survivre apr. le xives. (cf. étymol.). − Rem. La signif. première du verbe subsiste dans certains parlers provinciaux (recensés par l'IGLF techn.) : « écraser » (1943, J. M. Rougé, Folklore de la Touraine); « abîmer, casser » (1919, L. Vincent, G. Sand et le Berry, p. 352); « écraser, détruire » (1935, Cl. Rouleau, Essai de folklore de la Sologne bourbonnaise, p. 39). Au xxes. on note une résurgence du verbe (cf. étymol.), par formation néol. sur abrasion (cf. ce mot, hist.) dans 2 emplois (méd. et technol. cf. sém. A et B).
STAT. − Fréq. abs. litt. : 2.