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TARTARE, adj. et subst.
I. − Adj. et subst.
A. − [À propos d'une pers. ou d'une collectivité] (Celui, celle) qui appartient aux populations nomades turques et mongoles, connues en Occident depuis le xiies. par les invasions de Gengis Khan et de Timour-Lang. Hordes tartares. Julien voit en Asie Mineure la Barbarie arrivant des confins de la Chine par les Huns, chassés par les conquérants tartares (Vigny, Journal poète, 1861, p. 1364).Un récit détaillé du genre de vie et du caractère de ces hordes mongoliques qui constituèrent le puissant empire des Tartares (Hist. sc., 1957, p. 1447).
B. − [À propos d'un inanimé]
1. Adj. Qui est propre à ces populations, à leur civilisation, à leur histoire. Les littérateurs grecs, fuyant la domination tartare, cherchèrent un asile en Italie (Condorcet, Esq. tabl. hist., 1794, p. 121).[Les Perses] se relevèrent des invasions tartares et survécurent trois siècles à la grandeur arabe (Faure, Hist. art, 1912, p. 267).
2. Subst. masc. sing., LING. Synon. vieilli de tatare (v. ce mot B).Un de nos Chinois qui savait très-bien le tartare (Voy. La Pérouse, t. 3, 1797, p. 42).En ce temps-là, c'était d'Orient que venait la civilisation, l'arabe était la langue des savants, et il y avait des chaires de tartare dans les universités. L'Occident se mettait humblement à l'école de l'Asie (P. Rousseau, Hist. transp., 1961, p. 78).
II. − Adj., CUIS.
Sauce tartare. Mayonnaise épicée, relevée avec de la moutarde, des câpres, des herbes hachées, qui se sert avec de la viande ou du poisson. Je suis comme une cuisinière ensorcelée, une cuisinière dont tous les plats tourneraient à la sauce tartare (L. de Vilmorin, Fin Villavide, 1937, p. 79).
Loc. adj. À la tartare. Servi grillé ou pané avec une sauce tartare. Quant au souper, il se composait d'un faisan rôti entouré de merles de Corse, d'un jambon de sanglier à la gelée, d'un quartier de chevreau à la tartare (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 398).Une assez grande tourte aux quenelles et une anguille à la tartare (Balzac, Pts bourg., 1850, p. 108).
Steak tartare, et p. ell., tartare, subst. masc. Morceau de filet ou de contrefilet de bœuf haché avec du persil, des oignons, des câpres, servi cru avec un jaune d'œuf également cru. Le bœuf haché cru (steak tartare) peut être apprêté de nombreuses manières plus ou moins rapides, mais toujours savoureuses (La Cuis. sans souci, 1974, p. 253).Épater les « Ricains » adeptes du tartare (Le Monde loisirs, 17 mars 1984, p. XVII).
III. − Subst., HIST.
A. − Au plur. Courriers officiels entre Constantinople et l'Europe, aux xviiieet xixesiècles. (Ds Littré, Lar. Lang. fr., Rob. 1985).
B.− Valet militaire de la maison du roi (Ds Littré, Lar. Lang. fr., Rob. 1985).
REM.
Tartariser, verbe trans.,rare. Rendre tartare. (Dict. xixeet xxes.). Empl. pronom. Devenir tartare; adopter les mœurs des Tartares. Nous pourrons rejoindre quelque corps russe? (...)Comme vous dites, mon cher Blount! Il ne faut pas trop se tartariser! (Verne, M. Strogoff, t. 2, 1876, p. 34).
Prononc. et Orth.: [taʀta:ʀ]. Att. ds Ac. 1762-1878. Étymol. et Hist. 1. a) 1268 géogr. subst. Tartaires (Claris et Laris, 47 ds T.-L.), forme att. au xiiies.; 1606 Tartares (Nicot); 1803 adj. (Boiste); b) 1680 ling. subst. masc. (Rich.); 1721 adj. (Trév.); 2. a) 1743 subst. masc. (ibid.: Tartare. Valet d'un homme de la Maison militaire du Roi), répertorié comme ,,vi[eux]`` dep. Boiste 1823 par la lexicogr.; b) 1828 n. donné autrefois aux courriers employés par la Poste ottomane et les ambassadeurs européens à Constantinople (P. Lebrun, Voy. de Grèce, III ds Littré); 3. art culin. a) 1806 à la tartare, sauce à la tartare (Viard, Cuisin. impérial, pp. 269-270); b) 1841 subst. fém. tartare « sauce » (La Cuisinière de la campagne et de la ville, p. 106); c) 1958 steak tartare (A. Bombard, Naufragé volontaire, Paris, Le Livre de poche, 1967, p. 86); 1964 tartare (Rob.). Empr. au lat. médiév.Tartarus « Tartare, Mongol » ca 1250 ds Latham (également Tattarus 1243, ibid.), altér. sous l'infl. de Tartarus désignant l'enfer dans la mythol. gréco-romaine (lat. Tartarus, gr. Τ α ́ ρ τ α ρ ο ς, v. aussi la citat. d'Abel-Rémusat, Instit. Mém. inscr. et bell-lett., t. VI, p. 406 ds Littré), d'un mot d'orig. turco-mongole introd. à l'époque de Gengis Khan avec finale -ar de plur., prob. a. turc tatar « habitant de la région nord de la Chine » en rel. avec le mongol tatari « bègue » Vasmer t. 3, p. 81 (cf. le turc tatar désignant un grand rameau de souche turque, Lok., no2045; russe tat r « Tartare » plur. de tat rin, att. en a. russe tatary dès 1223, Vasmer, loc. cit.), mentionné au ixes. dans les ann. chinoises (thata) pour désigner une tribu de Mongols ou de Turcs, puis étendu à un grand nombre de tribus d'Asie Centrale, v. Nouv. Lar. ill. Cf. le subst. Tartarin au sens 1 a ca 1244 (Hist. de Londres à Jérusalem, éd. Michelant et Raynaud, 125 [ms. Paris] ds Fonds Barbier, s.v. ciseler) − 1606, Nicot, lat. médiév. Tartarinus « id. » 1240 ds Du Cange, les adj. tartarien « qui est Tartare » xives. (Charles le Chauve, Richel. 24372, fo32c ds Gdf.), et tartaresque « id. » 1403 (Mémoire sur Tamerlan et sa cour, in BEC LV − 1894 − 452 ds Fonds Barbier) − 1605, P. Le Loyer, Hist. d. spectres, 334c, ibid., déjà subst. fin xiiies. tartaresce « langue tartare » (Marco Polo, Le Million, éd. L. F. Benedetto, p. 6). Fréq. abs. littér.: 314. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 166, b) 341; xxes.: a) 120, b) 85.