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PRYTANÉE, subst. masc.
A.− HIST. ANC. Dans les cités grecques, édifice public abritant le foyer où brûlait le feu perpétuel, lieu où le peuple invitait à prendre leur repas les personnes qu'il voulait honorer (ambassadeurs, citoyens méritants), où les prytanes se réunissaient et assuraient une permanence. On aimait la patrie (...) parce que chez elle on trouvait un prytanée, un feu divin, des fêtes (Fustel de Coul., Cité antique,1864, p. 482).
B.− P. anal. [En France]
1. Aux xviiieet xixes., établissement fondé en faveur de ceux qui avaient bien mérité de la patrie, dans le domaine des arts, des lettres. V. philotechnique ex. de A. Daudet.
2. Établissement d'éducation secondaire fondé sous la première République, à Paris puis dans quelques autres lieux, destiné à des élèves méritants ou aux fils de personnes ayant rendu des services à l'État (militaires en particulier), touchant généralement une bourse de l'État et pouvant avoir ensuite accès à des études supérieures ou à un poste dans l'administration (d'apr. Demn.-Fourm. Enseign. 1981). Les prytanées furent peu après transformés en lycées, sauf celui de Saint-Cyr qui, transféré dans le fameux collège des jésuites de La Flèche, devint par la suite une école militaire (d'apr. Demn.-Fourm. Enseign.1981).
En partic., auj. Le Prytanée. L'école militaire secondaire de La Flèche, réservée principalement aux fils de militaires des armées de terre et de mer qui se destinent à une carrière dans les armes. J'y allai [à La Flèche] rejoindre mon beau-frère, alors professeur au Prytanée (Gide, Journal,1935, p. 1223).
Prononc. et Orth. : [pʀitane]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. Antiq. gr. a) 1556 subst. fém. prytanée « lieu où étaient entretenus et logés aux frais de l'État les citoyens qui avaient bien mérité de la patrie » (Saliat, trad. Hérodote, V, 67 ds Hug.); 1579 subst. masc. (Lostal, Disc. philosophiques, 230 ds Delb. Notes mss : Les sciences vilipendées, les prytanées presque mis en friche); b) 1680 (Rich. : Pritanée. C'étoit aussi un lieu où les Magistras s'assembloient, tenoient conseil et rẽdoient la justice); d'où 2. 1743 « établissement fondé en faveur de ceux qui ont bien mérité de la Patrie » (Pellisson-Fontanier, D'Olivet, Hist. de l'Ac. Fr., t. 1, chap. 2, p. 91); av. 1800 nom donné, en France, à divers établissements d'enseignement destinés aux boursiers de l'État d'apr. Brunot t. 9, p. 1113; 1803 (Boiste : Prytanée, collège). Empr. au lat. prytaneum « prytanée, résidence des prytanes », du gr. π ρ υ τ α ν ε ι ̃ ο ν « prytanée, édifice public des villes grecques, pour y entretenir le foyer sacré et y nourrir les hôtes publics et les pensionnaires de l'État », dér. de π ρ υ ́ τ α ν ι ς, v. prytane. Cf. le gr. π ρ υ τ α ν ε ι ́ α « charge de prytane », d'où le m. fr. prytannie, prytannee chez Oresme, Politiques, éd. A. D. Menut, p. 216b et 275b. Fréq. abs. littér. : 33.