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NOËL, subst. masc.
A. −
1. Fête chrétienne de la nativité du Christ, qui se célèbre le 25 décembre. Messe, crèche de Noël. Ne pas oublier les fêtes de l'Église dont plusieurs sont intéressantes, comme Noël, le dimanche des rameaux, le vendredi saint (Chénier, Amérique, 1794, p.116).Rien à Paris ne donne l'idée de ce que c'est que Noël. Vous n'avez même pas la messe de minuit (E. de Guérin, Journal, 1834, p.29).
Emploi subst. fém. (sans doute p. ell. de la fête de). Ils se rappelaient les uns aux autres (...) les fêtes éblouissantes, les Noëls étincelantes de flambeaux, les Pâques éclatantes de soleil, toutes ces solennités splendides (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p.475).Ils se savent prédestinés (...) À briller doucement changés En étoiles et enneigés Aux Noëls bienheureuses Fêtes des sapins (Apoll., Alcools, 1913, p.121):
1. ... j'ai vu que la nuit était muette (...) Hormis le noir moutier, qui, de la Loire claire, Dressait hautainement sa masse séculaire, Et d'où sortaient des voix et de larges clartés Comme aux saintes Noëls dans les solennités. Leconte de Lisle, Poèmes barb., 1878, p.340.
2. Festivités à l'occasion de la fête de Noël. Joyeux Noël! Quelle douceur (...) à voir, le soir (...), la ribambelle de petites bottines (...), comme rangées pour une nuit de Noël dans la cheminée et paraissant attendre un saint Nicolas (Goncourt, Journal, 1863, p.1340):
2. Le déjeuner au restaurant était un déjeuner de Noël (...). Il y eut de la dinde aux marrons (...) il y avait des oeillets sur la table, des boules de gui au-dessus de la tête, un petit arbre de Noël dans un coin. La salle était chauffée et le jardin derrière les fenêtres, fêtait Noël. Triolet, Prem. accroc, 1945, p.53.
SYNT. Réveillon, veillée de Noël; colis, cadeaux, souhaits, voeux de Noël; dinde de Noël; dîner, repas de Noël; sabot de Noël.
Bûche de Noël. Grosse bûche destinée à alimenter l'essentiel du feu de cheminée pour la veillée de Noël. Il invita deux de ses voisins à faire avec lui la fête du réveillon, et (...) il alluma dans son foyer la bûche de Noël; une belle bûche de chêne, cuirassée d'une écorce bien sèche (Murger, Nuits hiver, 1861, p.213).P. anal. Gâteau roulé fourré de crème ou de crème glacée, en forme de bûche que l'on mange à Noël. (Dict. xxes.).
Arbre, sapin de Noël. Sapin ou pin vert, naturel ou artificiel, que l'on orne de guirlandes, de lumières et de cadeaux pendant la période de Noël. Sa fille avait fait un arbre de Noël et nous a donné à tous un petit souvenir (Amiel, Journal, 1866, p.551).P. méton. Distribution de cadeaux faite par une entreprise ou une collectivité aux enfants du personnel à l'époque de Noël. (Dict. xxes.).
Père Noël; Bonhomme Noël (vieilli). Personnage imaginaire qui est censé apporter des jouets aux enfants. Ce que je n'ai pas oublié, c'est la croyance absolue que j'avais à la descente par le tuyau de la cheminée du petit père Noël, bon vieillard à barbe blanche, qui, à l'heure de minuit, devait venir déposer dans mon petit soulier un cadeau que j'y trouvais à mon réveil (Sand, Hist. vie, t.2, 1855, p.155).Loc. fam. Croire au père Noël. Être très naïf. −On peut s'en tirer, nom de Dieu! dit Pinette. −Tu crois au père Noël? (Sartre, Mort ds âme, 1949, p.42).
3. Époque de la célébration de la fête de Noël. À la Noël; avant, vers la Noël. Vacances de Noël. Le Noël de cette année-là fut plutôt la fête de l'enfer que celle de l'évangile. Les boutiques vides et privées de lumière, les chocolats factices ou les boîtes vides dans les vitrines (...), rien ne rappelait les Noëls passés (Camus, Peste, 1947, p.1430).
Rose de Noël. Synon. de ellébore.
Proverbe. Noël au balcon, Pâques au tison. Si le temps est doux à Noël, il fera froid à Pâques. (Dict. xxes.).
Emploi subst. fém. (sans doute p.ell. de la période de). On était à la Noël. Comme elles étaient contentes de ces deux robes semblables! (Zola, Curée, 1872, p.573).
B. − P. méton.
1. Cantique célébrant la fête de Noël. Chanter des noëls. Les noëls qui peignoient les scènes rustiques, avoient un tour plein de grâce dans la bouche de la paysanne (Chateaubr., Génie, t.2, 1803, p.295).Marestan «Lou réï déï félibré» disait-on en Arles. Ses noëls et ses canzones étaient sur toutes les lèvres (Péladan, Vice supr., 1884, p.135).Air sur lequel on chante ces cantiques. Exécuter des noëls sur l'orgue (Ac.).
2. [Au Moy. Âge] Cri de réjouissance poussé par le peuple pour saluer un événement heureux. Une douzaine de serviteurs crient Noël! et voilà un roi de France (Chateaubr., Ét. ou Discours hist., t.4, 1831, p.206).Le roi arrive demain; il aura une belle entrée dans sa bonne ville. Les ordres sont donnés (...) pour que le bon peuple soit joyeux et crie Noël! sur son chemin (Dumas père, Tour Nesle, 1832, ii, 2, p.28).
3. Fam. Cadeau offert à l'occasion de la fête de Noël. Recevoir son petit noël. Qu'est-ce que tu m'achèteras pour mon noël? (Lar. Lang. fr.).
REM.
Nadalet, subst. masc.,région. (Midi de la France). a) Les neufs jours jusqu'à la Noël pendant lesquels on sonne les cloches (Mistral t.2 1886, Lespy-Raym. 1887, Alib. 1966). b) ,,Cantique de Noël`` (Mistral t.2 1886, Lespy-Raym. 1887, Alib. 1966). c) [Languedoc] Sonnerie de cloches pendant les huit jours précédant la Noël (Mistral t.2 1886). C'est la veille de Noël. J'entends les cloches de tous nos clochers qui sonnent nadalet, chant joyeux que quinze jours avant la fête on entend dans l'air du pays, le soir, à trois heures et à neuf (E. de Guérin, Journal, 1840, p.315).
Prononc. et Orth.: [nɔ εl]. Vx (xviie, xviiies.), dial., pop. [nwεl], [nwal] (Buben 1935 § 71). Ac. 1694 et 1740: Noel; 1718 et dep. 1762: Noël. Le tréma note la diérèse. Étymol. et Hist. A. Subst. masc. 1. début xiies. «fête de la nativité de Jésus-Christ» al Naël Deu (Saint Brendan, 620, éd. E. G. R. Waters); 1119 Noel (Philippe de Thaon, Comput, 53, éd. E. Mall); 1694 busche de Noel «grosse bûche que l'on mettait dans l'âtre pour toute la nuit de Noël» (Ac.); 1845 arbre de Noël (Besch.); 1855 père Noël (Sand., loc. cit.); 1949 croire au père Noël (Sartre, loc. cit.); 2. 1178 «époque où l'on célèbre Noël» (Roman de Renart, Br. XII, 13311, éd. M. Roques: Ce fu un pou devant Noel Que l'on metoit bacons en sel); 1611 à Noel au perron, à Pâques au tison (Cotgr.); 3. ca 1300 «cri de réjouissance que poussait le peuple» (Guillaume de La Villeneuve, Les Crieries du peuple, 109 ds Fabliaux et Contes, éd. E. Barbazan, II, 282); 4. 1548 «cantique chanté à l'occasion des fêtes de Noël» (Rabelais, Ancien Prologue du Quart Livre, éd. R.Marichal, p.287). B. Subst. fém. 1813 (J.-F. Rolland, Dict. mauv. lang., p.93). Du lat. natalis adj. «de naissance, relatif à la naissance», natalis dies et par substantivation natalis «jour de naissance» utilisé en lat. eccl. pour désigner la Nativité du Christ. L'o de noël (en face de l'a. fr. nael, ital. natale, a. prov. nadal) est dû à une dissimilation des 2 a de natalis. Fréq. abs. littér.: 775. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 632, b)1103; xxes.: a) 1109, b) 1497. Bbg. Foulet (L.). Le Genre du mot Noël en fr. mod. In: [Mél. Bonnerot (J.)]. Paris, 1954, pp.493-498. _Friedwagner (M.). Frz. Noël. Z. fr. Spr. Lit. 1917, t.44, pp.110-114.