Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
CROUPE, subst. fém.
A.− [Dans le monde animé]
1. Partie du corps de certains mammifères (particulièrement les Équidés), qui va des hanches à la base de la queue. Croupe luisante; croupe d'une cavale, d'un poney, d'un lama; flatter la croupe d'un cheval. Il me mit à califourchon derrière lui, sur la croupe de sa jument Isabelle (Chateaubr., Mém.,t. 1, 1848, p. 75).Les uns [des animaux] étaient assis sur leur croupe (Flaub., Trois contes,St Julien l'Hospitalier, 1877, p. 116).Les mouches s'acharnèrent à leurs croupes [des chevaux] (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 274):
1. Sous le chatouillement du fouet à la croupe, la petite jument rousse, déjà en jeu, se cabra : effarouchée, la queue haute, elle prit la fine épouvante. Guèvremont, Le Survenant,1945, p. 273.
P. métaph. La croupe anguleuse de ce pont à la vénitienne (Balzac, Paysans,1844, p. 146).Les vagues frémissaient de l'avoir [le vaisseau] sur leurs croupes (Hugo, Légende,t. 2, 1859, p. 804).
SYNT. Croupe lustrée, pommelée; croupe d'un destrier, d'un mulet, d'un lion, d'une panthère; chèvre à croupe d'âne; claque sur la croupe; frapper la croupe, poser sa main sur la croupe.
Croupe avalée. ,,Celle qui tombe trop tôt`` (Bouillet 1859). Croupe tranchante ,,Celle d'un cheval qui a les cuisses par trop aplaties`` (Bouillet 1859).
ÉQUIT. Porter la croupe au mur. Faire marcher un cheval obliquement, l'arrière-train vers le mur du manège (cf. croupade ex.)
En croupe. Sur la croupe d'une monture, derrière le cavalier. Être, monter, sauter en croupe (derrière qqn, sur une monture), emporter qqn en croupe. Il monte sur le Grand-Blanc, prend sa sœur en croupe (Pourrat, Gaspard,1930, p. 102).Il a fait sa promenade en croupe, sur un cheval de guerre (Saint-Exup., Citad.,1944, p. 936).
P. métaph. Celui dont vous me parlez n'a que l'idée de monter en croupe derrière chaque événement (Balzac, Z. Marcas,1840, p. 425).La parodie en croupe du désespoir (Hugo, Homme qui rit,t. 3, 1869, p. 165).
Rem. 1. On rencontre des attest. d'emploi de croupe à propos d'animaux imaginaires (croupe de chimère, de sphinx) et d'animaux autres que les mammifères. Croupe de poisson (Flaub., Tentation, 1856, p. 634). La croupe d'un crocodile (Taine, Voy. Ital., t. 1, p. 376). 2. Ac. 1798-1932 et la plupart des dict. gén. attestent l'adj. croupé, ée. Dont la croupe est conformée (de telle ou telle manière). Cheval bien croupé. Jument mal croupée (Ac. 1932).
2. P. anal., fam. [Spéc. en parlant d'une femme] Partie du corps humain comprenant les lombes et les fesses. Belle, forte, grosse croupe; torsion de la croupe; tendre la croupe. Synon. cul, derrière.Son large pantalon de soie ponceau, collant sur la croupe (Flaub., Éduc. sentim.,t. 1, 1869, p. 148).Elle avait une robe toute noire dans laquelle se dessinait fort bien sa croupe onduleuse avec la hanche noire (Jouve, Scène capit.,1935, p. 195):
2. Quelle aurore sur ces croupes Qui commencent de frémir! Déjà s'étirent par groupes Telles qui semblaient dormir : L'une brille, l'autre bâille; Valéry, Charmes,Aurore, 1922, p. 111.
3. Daniel considérait avec dégoût sa croupe dodue [du jeune homme], ses grosses joues paysannes mais grises, qu'un peu de barbe salissait déjà. De la chair de femme, pense-t-il. Sartre, L'Âge de raison,1945, p. 134.
SYNT. Jolie croupe; croupe accusée, arrondie, charnue, énorme, lourde, maigre, proéminente, rebondie, saillante, bondissante; dandinements, sauts, soulèvements de croupe; se tortiller de la croupe.
Avoir de la croupe. Une forte croupe. Je la soupçonne de manquer un peu de croupe (A. France, Mannequin osier,1897, p. 205).
B.− [P. anal. d'aspect; dans le monde inanimé]
1. Partie supérieure, arrondie, d'une élévation de terrain. Croupe allongée, boisée, crayeuse; croupe d'une montagne. Le Vésuve perdant sa croupe dorée dans des nuages de fumée (Lamart., Voy. Orient,t. 2, 1835, p. 339).La croupe sud-est de Haumont (Joffre, Mém.,t. 2, 1931, p. 206).Les modestes croupes glaciaires du nord et du sud se rapprochent pour former une sorte de défilé où coule la Sprée (Brunhes, Géogr. hum.,1942, p. 227):
4. Au quitter de Masyaf, on gravit une petite croupe, on longe un ravin, on le traverse et on se trouve encore en présence d'une croupe dont on doit prendre la droite. Barrès, Mes cahiers,t. 11, 1914-18, p. 6.
SYNT. Croupe arrondie, haute, molle, monotone, ronde; croupe gazonnée, herbue, neigeuse, verdoyante, granitique; croupe d'une colline, des coteaux, des dunes, des monts; croupe de gazon; croupe de craie, de gneiss, de roches, de schistes; extrémité, faîte, sommet d'une croupe.
Rem. Il arrive qu'un écrivain fasse réapparaître, sous le sens anal., un emploi métaph. du mot pris au sens A 1. Une rangée de maisons assises sur la croupe de la colline (Balzac, Curé vill., 1839, p. 87).
2. ARCHITECTURE
a) ,,Partie supérieure et arrondie du chevet d'une église`` (Vogüé-Neufville 1971). Une lucarne donnant sur la croupe de l'église (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 291).
b) ,,À l'extrémité d'un comble à deux versants, comble triangulaire dont la base repose sur un mur latéral, les côtés étant les arêtiers qui lui sont communs avec les versants principaux`` (Vogüé-Neufville 1971). J'ai refait deux fois une « croupe » et la troisième, j'ai dû employer l'ardoise (La Varende, Normandie en fl.,1950, p. 135).
Prononc. et Orth. : [kʀup]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. croup. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 crupe « partie postérieure de certains animaux » (Roland, éd. J. Bédier, 1492); 2. a) sens érotique 1119-1200 (Renart, éd. Martin, VII, 371 : Si ai [Renars] la crope trop legiere); fin xiiies. [date du ms.] (Aloul, éd. Montaiglon et Raynaud, I, 257, 63 : Volontiers fiert de la crupe); b) p. iron., en parlant d'une femme 1690 (Fur.); 3. 1374 charpent. (Arch. MM 29, vol. 117 vods Gdf.); 4. 2emoitié xives. croupes de montagnes (Froissart, I, I, 41 ds Littré). De l'a. b. francique *kruppa (que l'on peut déduire de l'a. b. all. kropf, m. néerl. crop, anglo-saxon cropp, a. nord. kroppr « jabot, panse, bosse », Kluge 1967, s.v. kropf), les correspondants romans (REW3, no4787) étant empruntés au fr., v. aussi groupe. Fréq. abs. littér. : 742. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 101, b) 1 325; xxes. : a) 1 074, b) 859. Bbg. Archit. 1972, p. 114. − Brüch 1913, p. 37. − Gottsch. Redens. 1930, p. 307. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 405. − Lammens 1890, p. 92. − Wind 1928, p. 39.