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COQ1, subst. masc.
A.− Oiseau de la famille des Gallinacés.
1. Oiseau de basse-cour, mâle de la poule, se distinguant d'elle par une taille plus élevée, une queue garnie de grandes plumes brillantes relevées en faucille et une crête d'un rouge vif. Beau, jeune, vieux coq; petit, grand coq; crête, ergots de coq; chant, cri du coq. Chapeau en feutre (...) enjolivé de côté par un bouquet de plumes de coq (Mallarmé, Dern. mode,1874, p. 815):
1. ... dans la cour, les vaches broutaient l'herbe ou ruminaient couchées à l'ombre, assises sur leurs flancs puissants; les poules gloussaient se cachant la tête sous l'aile; sur le fumier, un coq chantait! Flaubert, La 1reÉducation sentimentale,1845, p. 119.
2. Un seul mot sur les coqs et les poules : petites personnes courtes, dodues, quoique alertes, toutes noires de pied en cap, hormis la crête pourpre, qui ressemblent à des Sénégalais sous la chéchia : on ne saurait trop les conserver pures. À tout croisement, elles perdent en rusticité et en sobriété. Pesquidoux, Le Livre de raison,1925, p. 152.
Coq de combat. Coq élevé spécialement pour le combat. Les combats de coqs, passe-temps puéril et barbare, si peu digne d'hommes raisonnables (Crèvecœur, Voyage, t. 2, 1801, p. 333).
ART CULIN.
Coq vierge. Chapon. On servit (...) un énorme coq vierge de Barbezieux, truffé à tout rompre (Brillat-Sav., Physiol. goût,1825, p. 169).
Préparation faite à partir d'un coq, d'un poulet ou d'une autre volaille. Elle avait préparé (...) un coq au vin qu'elle réussissait très bien (Pourrat, Gaspard,1925, p. 29).Coq en pâte. Poularde, coq ou chapon farci.
Littér. Au chant du coq. À l'aube. Se lever avec les coqs (fam.). Se lever de très bonne heure. Robert Cozal regagna ses pénates, s'étant levé avec les coqs (Courteline, Linottes,1912, p. 5).
a) Comparaisons ou expr. fam. appliquées à une pers. (gén. à un homme) en relation avec α) Une particularité physique du coq. (Avoir) une voix de coq. (Avoir) une voix au timbre aigu. Une voix de jeune coq en train de muer (Zola, Nana,1880, p. 1107).(Avoir) des jambes, des mollets de coq. (Avoir) des jambes, des mollets grêles. Ses jambes de coq ballottaient comme des flûtes dans leur étui (Gautier, Fracasse,1863, pp. 30-31).Avoir des cheveux en crête de coq. Avoir les cheveux dressés sur la tête (cf. Mauriac, Galigaï, 1952, p. 83). Rem. À rapprocher du canadianisme coq. Mèche de cheveux relevée sur le dessus du crâne. Les cheveux proprement peignés avec un petit coq à la Papineau (L. Groulx, Les Rapaillages (vieilles choses, vieilles gens),Montréal, Le Devoir,1916, p. 72).Comparaisons ou expr. fam. appliquées à une pers. (gén. à un homme) en relation avec β) Ses attributs habituels [sa fierté, son habitude de se pavaner au milieu des poules de la bassecour] Fier, hardi, orgueilleux comme un coq. La bienveillance de Madame Vieuxnoir (...) le rendait hardi comme un coq (Duranty, Malh. H. Gérard,1860, p. 268).Des coquetteries de jeune coq qui parade devant la poulette favorite (Courteline, Ronds-de-cuir,1893, 4etabl., 2, p. 138).[Son tempérament combatif] Ne donne pas à mes gens un cœur de coq, l'esprit de la guerre civile, la colère contre les gens de sa race (Claudel, Euménides,1920, III, p. 976).Rouge comme un coq (en colère). Lucien était rouge comme un coq et tremblant de colère (Stendhal, L. Leuwen,t. 1,1836, p. 111).Comparaisons ou expr. fam. appliquées à une pers. (gén. à un homme) en relation avec γ) [la manière dont on engraissait autrefois les coqs en les enfermant sous un panier et en les gavant de pâtée] Être comme un coq en pâte. Se gaver de nourriture sans prendre aucun exercice. P. ext. Se trouver dans une situation de confort douillet, avoir tout à satiété. Synon. vieilli coq en panier :
3. Songe à la vie que tu vas avoir là-bas! (...) Tu seras soigné, dorloté, un vrai coq en pâte! ... Ah! La jalousie de tes amis, quand ils vont apprendre ça! Bourdet, Le Sexe faible,1931, III, p. 448.
Rem. À partir de cette expr., A. Gide (Journal, 1909, p. 273) a forgé p. plaisant. (avec un calembour interne) l'adj. coqempâté (appliqué à un homme) : J'ai trouvé un Jammes très épaissi, très coqempâté par le mariage.
b) [Avec une valeur de symbole]
MYTH. Attribut de certaines divinités. Sacrifier un coq à Esculape. [P. allus. aux paroles prononcées par Socrate avant sa mort] Faire fi de certains préjugés, même s'il doit en coûter :
4. ... car le sage tôt ou tard finit par sacrifier aux préjugés des sots. Socrate voue, en mourant, un coq à Esculape, pour se disculper du reproche d'athéisme, et Buffon se confesse à un capucin; il voulait être enterré pompeusement; c'est le talon d'Achille pour les plus grands-hommes. Dupuis, Abr. de l'orig. de tous les cultes,1796, p. 481.
ARCHIT. REL. Coq de clocher. Coq stylisé placé sur le clocher des églises, faisant office de girouette et symbolisant la lumière et la résurrection du Christ :
5. L'église massive et muette Est sur la place du marché, Le vent de l'hiver a penché Le beau coq de sa girouette. A. de Noailles, L'Ombre des jours,1902, p. 128.
[P. réf. aux récits de la passion dans les quatre Évangiles] Le chant du coq. Symbole du reniement de saint Pierre. Le coq a chanté et saint Pierre a renié Notre-Seigneur (Bertrand, Gaspard,1841, p. 154).P. ext. [S'appliquant à toute pers. coupable de trahison] Avant que le coq ait chanté trois fois, (...) cet homme aura trahi la cause du travail pour celle de la paresse et des vices de Paris (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 249).
Coq gaulois. Emblème de la nation française. Le coq gaulois, le lion britannique, l'aigle allemand, toutes ces bêtes nationales (Guéhenno, Journal homme 40 ans,1934, p. 188).
P. ext.
HÉRALD. Figure représentant un coq de profil, la queue redressée. C'est un gros maroquin rouge, avec des coqs pour armoiries (Goncourt, Journal,1862, p. 1056).
NUMISM., pop. et vieilli. Louis d'or à l'effigie du coq, ancienne pièce de vingt francs. [Le client sort,] délesté de vingt-cinq « coqs » (Simonin, J. Bazin, Voilà taxi!1935, p. 62).
Rem. Pour un complément d'information sur la valeur symbolique du coq, consulter Grandm. 1852, Pol. 1868, Viollet 1875, Bach.-Dez. 1882, Bible 1912, Archéol. chrét. 1914, Lavedan 1964, Symboles 1969.
2. P. ext. Mâle de certains Gallinacés et de quelques oiseaux. Coq(-)faisan, coq de perdrix. Un coq faisan partit avec fracas, essora son vol en fusée vers les cimes (Genevoix, Raboliot,1925, p. 206):
6. C'était un coq de perdrix rouge magnifique, haut en couleur, le bec et les pieds rouges et durs comme du corail, avec des ergots comme un coq et large de poitrail presque autant qu'un poulet bien nourri. Fromentin, Dominique,1863, p. 6.
Coq de bruyère. Nom de deux variétés de Gallinacés.
a) Le grand coq ou grand tetras. Gros oiseau au plumage rouge éclatant, à la queue garnie de longues plumes lui permettant de faire la roue.
b) Petit coq, petit tetras, tetras lyre, coq de bouleau. Oiseau de petite taille, au plumage bleu nuit brillant, à la queue fourchue. Le coq de bruyère, qui niche sur les sombres sapins, échappe aux ruses du renard (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 328).
Coq(-)d'Inde. Dindon. Depuis la caille jusqu'au coq-d'Inde, partout où on rencontre un individu de cette nombreuse famille, on est sûr de trouver un aliment léger, savoureux (Brillat-Sav., Physiol. goût,1825, p. 77).
Rem. En raison du caractère agressif du dindon et de sa couleur, on rencontre des comparaisons du type : rouge, colère comme un coq d'Inde. Bouffi de colère, comme un coq d'Inde (Pourrat, Gaspard, 1922, p. 192).
Coq(-)de(-)roche. Passereau au plumage brillant jaune-orangé. Synon. savant rupicole.[En emploi d'appos. à valeur adj. (invar.)] Couleur coq-de-roche. D'un beau jaune-orangé. Son grand chapeau blanc garni de plumes coq de roche (Jouhandeau, M. Godeau, 1926, p. 117); des cravates coq-de-roche (Cendrars, Moravagine,1926, p. 216).
B.− Au fig., fam. et souv. péj. [Appliqué à un homme ou à un jeune homme]
1. [P. réf. à l'instinct de domination du coq] Faire le coq, jouer au coq. Faire le fanfaron; avoir une attitude hardie et arrogante, souvent pour masquer une faiblesse de caractère. Voyez-moi ce petit coq! (G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Vue de la Terre promise, 1934, p. 112).Si tu m'avais laissé faire, au lieu de jouer les jeunes coqs (Vialar, Débucher,1953, p. 117).
SYNT. et EXPR. Coq de combat. Homme agressif et vindicatif. Ces politiciens appartiennent tous à la même espèce de coqs de combat (Mauriac, Bloc-notes, 1958, p. 107). Coq d'Inde. α) Même sens. β) Victime, dupe. L'Empereur, pour n'avoir pas voulu être le coq de la coalition, en sera le coq d'Inde (J. de Maistre, Corresp., 1786-1805, p. 73). Coq de village. Homme jouissant d'une certaine notoriété dans une ville ou un village par le fait de sa profession, de sa fortune ou de son pouvoir de domination sur les autres. Bien plus que le coq du village, Roger fut le lion de sa province (La Varende, Nez-de-Cuir, 1936, p. 16). Plus spéc. Homme exerçant une certaine fascination sur les jeunes filles. Il reprit ses habitudes de coq de village, adoré de toutes les filles de Vorges et de Landouzy (Champfleury, Bourgeois Molinch., 1855, p. 95). P. anal. Coq de collège, coq de la classe. Meneur, chef. Dargelos, chef de bande, coq du collège, cancre impuni (Cocteau, Portr.-souv., 1935, p. 111). À nous le coq. À nous l'autorité, le pouvoir. C'est vrai, (...) à lui le coq, (...) pour inventer des emblèmes et embêter le conscrit (Vidocq, Mém., t. 2, 1828-29, p. 46).
2. [P. réf. au coq, symbole de la puissance virile] Les bons coqs sont maigres :
7. Jadis, paraît-il, on se mariait (...) après avoir assuré sur d'autres le prestige du coq; on ne parlait de sa femme qu'en termes feutrés, d'une voix de chapon. H. Bazin, La Mort du petit cheval,1949, p. 206.
3. [Sans-nuance péj., avec une valeur de tendresse ou d'admiration] Le pauvre petit coq! (La Varende, Homme aux gants,1943, p. 282):
8. − Coq! dit-elle. Oh! grand coq! Et elle lui a déjà écrit cette lettre que Le Figaro cite, un chef-d'œuvre sur parchemin de crocodile : « Je ne puis te dire ma joie pour ton − notre − triomphe d'hier et de ce soir. Quel bonheur, mon coq! Quel bonheur! » Renard, Journal,1897, p. 453.
C.− P. anal., emplois spéc.
1. Domaine de la connaissance
a) BOT. POP. Coq-franc, coq des jardins, herbe au coq, menthe de coq. Synon. vulg. de la balsamite, et plus spéc. de la tanaisie balsamite, plante aromatique des régions méditerranéennes.Ces herbes qu'on met avec les morts (...) le romarin et le coq-franc, l'hysope, le baume (Claudel, Violaine,1892, III, p. 537).
Rem. Pour la déf. de crête-de-coq, v. crête.
b) ICHTYOL. POP.
Coq de mer
[P. anal. de couleur] Synon. vulg. de la daurade ou du rouget (cf. Gourmont, Esthét. lang. fr., 1899, p. 189).
[P. anal. de forme] Coquille fossile de la famille des Térébratules :
9. Le détroit de Magellan, qui est à l'entrée de cette mer, nous a montré une petite coquille vivante, que l'on ne connaissait que fossile dans les vignes du Lyonnais. On l'a nommée le coq et la poule, parce qu'elle ressemble à un coq qui coche une poule. Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 168.
2. Domaine de la techn. artis.
a) HORLOG., vx. Platine gravée servant à recouvrir et protéger le balancier de certaines montres. Cf. ex. sous coqueret2.
b) ARTS MÉN., vieilli. Boule en forme d'œuf placé sur une tige de fer qui servait à repasser les fronces et les bouillonnés :
10. Aussi s'appliquait-elle, muette, soigneuse, repassant les bouillonés et les entre-deux au coq, un œuf de fer fiché par une tige dans un pied de bois. Zola, L'Assommoir,1877, p. 510.
3. SP. Poids coq. Catégorie de boxeurs légers dont le poids ne peut excéder 53 kg 500. Fred Balon rencontrerait Arthur Maning à la limite des poids coq (Arnoux, Paris,1939, p. 241).
Prononc. et Orth. : [kɔk]. Barbeau-Rodhe 1930 transcrit, à côté de [kɔk] et comme vieillie, l'anc. prononc. [ko]. Littré insiste : ,,le q se fait toujours entendre``. Cette rem. fait allus. à la prononc. du xviies. dans laquelle le [k] final est muet. Rétabli d'abord au sing. et à la pause dans la prononc. affective, [k] se fait ensuite entendre même au plur. ou devant une consonne. À ce sujet cf. Buben 1935, § 210 qui note qu'on rencontre l'anc. prononc. [ko] pour le plur. dans certaines provinces mais que ,,un vieux professeur qui enseignait [de ko] (des coqs) en 1886 à Auxerre paraissait déjà ridicule``. Noter que Littré prononce coq d'Inde [kɔdε ̃:d], prononc. reprise ds Barbeau-Rodhe 1930 et comme var. de [kɔkdε ̃:d] ds Passy 1914. Enq. : /kɔk/. Le mot est admis ds Ac. 1694:1932. Homon. coke, coque. Étymol. et Hist. 1. a) 1121-35 « mâle de la poule » (Ph. de Thaon, Bestiaire, 223 ds T.-L.); b) 1467 « personnage important ou se donnant des airs d'importance » coq de paroisse (Archives JJ 194, p. 275 ds La Curne); 1549 coq de village (Est.); 2. 1317 désigne le mâle d'autres gallinacés que la poule de basse-cour, ici wallon cocq bruerece, kok bruereche (Doc. d'apr. Grandg. ds Gdf., s.v. bruerece, v. Thomas (A.) Nouv. Essais, p. 74); 3. 1393 bot. nom d'une plante aromatique (Ménagier de Paris, II, 150 ds T.-L.); 4. 1641 horlog. (Comptes Fontainebleau, éd. G. Guiffrey, 104 ds IGLF); 5. 1936 terme de boxe poids coq (Écho des sports). Terme de formation onomatopéique attesté dès le vies. en b. lat. sous la forme coccus (Loi Salique ds TLL s.v., 1395, 70) et qui a supplanté l'a. fr. jal représentant le lat. gallus. L'onomatopée imitant le cri du coq est elle-même attestée en lat. impérial (cocococo, Pétrone ds TLL s.v., 1401, 34). La comparaison avec différents attributs du coq (formes, couleurs, comportement, etc.) est à l'orig. des divers emplois du mot. Le terme de bot. désignant une plante aromatique est sans doute dû à une attraction par coq de l'a. fr. cost désignant cette plante (v. costus; v. Bertoldi ds Z. rom. Philol., t. 54, pp. 228-229); 5 a remplacé le plus ancien poids bantam (v. bantam).
DÉR. 1.
Coqueleur, subst. masc.,région. (Nord, Flandre et Belgique). Éleveur de coqs de combat. ... deux hommes qui portaient des sacs blancs. Des coqueleurs, que l'atmosphère du cabaret surexcitait. Ils tirèrent leurs coqs (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 86).Attesté ds les dict. sous la forme coqueleux. [kɔklœ:ʀ], fém. [-ø:z]. 1resattest. 1876, 30 sept. coqueleux (Journal des débats ds Littré); 1935 coqueleur, supra; de coq1, suff. -(el)eur2* et -(el)eux*. Fréq. abs. littér. : 2.
2.
Coqueliner, verbe intrans.[En parlant du coq] Chanter. Et, d'ailleurs, quand je dors, c'est de la barbarie Que de coqueliner cent fois (E. Rostand, Chantecler,1910, IV, 2, p. 205).[kɔkline], (il) coqueline [kɔklin]. 1resattest. 1611 « cajoler » (Cotgr.); 1752 « chanter (en parlant du coq) » (Trév.); de coq1, suff. (el)in* et dés. -er. Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. − Dupuy (A.). Vie Lang. 1965, pp. 87-93. − Giraud (J.). Pt hist. du néol. Vie Lang. 1974, p. 205. − Gohin 1903, p. 349. − Gottsch. Redens. 1930, pp. 101-103. − Goug. Mots t. 1 1962, pp. 76-79. − Quem. Fichier. − Rey-Debove (J.). La Sémiotique de l'empr. lex. In : [Mél. Imbs (P.)]. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1973, t. 11, pp. 122-123. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 19, 81, 174, 254.