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CAMÉLÉON, subst. masc.
A.− Reptile saurien insectivore qui a la propriété de changer de couleur. Deux énormes caméléons de Madagascar, couleur de scories (Gide, Journal,1938, p. 1304).
P. compar. [P. réf. aux gros yeux exorbités du caméléon; en parlant d'une pers.] Rouler des yeux comme un caméléon.
B.− P. anal. [Avec une valeur caractérisante]
1. [En parlant d'une chose] Rare. Aux reflets changeants. Taffetas, porcelaine caméléon.
2. [Pour désigner une pers.]
Usuel gén. péj. Celui qui change d'opinion, de manière d'être selon les circonstances. Il n'est rien qu'un caméléon, qui a fait le tour des idées de son temps (E. et J. de Goncourt, Journal,1868, p. 420).
Non péj., rare. Dont l'imagination invente et transforme au gré des circonstances :
1. Comme tous les êtres de grande imagination, caméléon par nature, il [Byron] créait devant lui cette jeune fille [Annabella] au moment où il lui écrivait. Maurois, Byron,t. 1, 1930, p. 321.
En partic. en emploi d'appos. :
2. Le pays commencera d'observer avec une juste méfiance des candidats caméléons, aux étiquettes interchangeables... Bernanos, La Grande peur des Bien-Pensants,1931, p. 120.
Prononc. et Orth. : [kameleɔ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Fér. Crit. t. 1 1787 : ,,Le Gendre écrit chaméléon; mauvaise orthographe.`` Le fém. est rare : nature caméléone [d'une pers.] (G. d'Esparbès, La Chevauchée du Grand Siècle, 1937, p. 26). Étymol. et Hist. xiies. gloss. ds Gdf. Suppl. d'apr. DG; 1226-50 (Bible, B.N. 899, fo85 rods Gdf. Compl. : cameleon); 1268-71 (Brunet Latin, Trésor, 238 ds T.-L. : camelions est une beste qui naist en Ynde); 1678-79 fig. (La Fontaine, Fables, VIII, 13 ds Littré). Empr. au lat. chamaeleon (Sénèque ds TLL s.v., 986, 33) empr. lui-même au gr. χ α μ α ι λ ε ́ ω ν (Aristote ds Liddell-Scott), littéralement « lion qui se traine à terre ». Fréq. abs. littér. : 94.
DÉR. 1.
Caméléonesque, adj.,péj. [En parlant d'une pers. ou d'un de ses attributs] Changeant comme peut l'être la couleur d'un caméléon. Flavie admira cet être caméléonesque [Théodore] (Balzac, Les Petits bourgeois,1850, p. 169).L'intelligence politique la plus érudite et, par abus du sens critique, la plus caméléonesque (Barrès, L'Appel au soldat,1897, p. 48). 1reattest. 1835 (Balzac, Correspondance, t. 2, p. 725); de caméléon, suff. -esque*. Fréq. abs. littér. : 2.
2.
Caméléonien, ienne, adj. et subst.a) Adj. Synon. de caméléonesque.Activité caméléonienne (Balzac, Œuvres diverses,t. 2, 1850, p. 308).b) Subst. plur. Famille de Sauriens, dont le caméléon est le type. Les caméléoniens. (E. Perrier, Traité de zool.,t. 4, p. 3032).Synon. caméléonidés. Seules transcr. ds Land., 1834 et Littré : ka-mé-lé-o-niin (iin = [iε ̃]). 1reattest. 1850 id.; de caméléon, suff. -ien*.
3.
Caméléonisme, subst. masc.Propriété que possèdent certains animaux et principalement le caméléon de modifier brusquement la couleur de leur peau. P. métaph., péj. Changement d'opinion, de manière d'être au gré des circonstances ou de l'interlocuteur. L'indifférencié inférieur (...) ne peut que vivre dans la confusion, ou bien chatoyer dans une sorte de caméléonisme inconsistant (Mounier, Traité du caractère,1946, p. 567). 1reattest. 1850 (Balzac, Œuvres diverses, t. 3, p. 537); de caméléon, suff. -isme*. Fréq. abs. littér. : 1. Rem. On rencontre ds la docum. le verbe caméléoniser, proposé par S. Mercier, Néologie, t. 1, 1801, p. 97, au sens péj. de « changer d'opinion selon les circonstances », employé par Valéry, Tel quel II, 1943, p. 222 au sens plus neutre de « modifier brusquement son apparence extérieure ». Toute apparition de l'être interne au jour est honteuse, c'est-à-dire devant être ravalée, cachée brusquement, caméléonisée (Id., ibid.).
BBG. − Gohin 1903, p. 279 (s.v. caméléoniser).Gottsch. Redens. 1930, p. 110. − Quem. 2es. t. 1 1970, p. 10 (s.v. caméléonesque); t. 2, 1971, p. 11 (s.v. caméléonien).Roques (G.). Vingt nouv. dat. de mots à partir d'une lecture de la Comédie humaine. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1972, t. 10, no1, p. 137 (s.v. caméléonesque).Skult (H.). Cameo and Chameleon. An etymological speculation. Neuphilol. Mitt. 1968, t. 69, pp. 325-329.