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BIELLE, subst. fém.
A.− MÉCAN. Tige d'acier forgée ou de fonte, qui, articulée à ses extrémités sur deux pièces mobiles, transmet, en le modifiant ou pas, à l'une le mouvement de l'autre. Pied, tête de bielle; bielle d'accouplement, de fusée, etc.; système bielle-manivelle.
Spéc., AUTOMOB. Couler une bielle. Faire fondre, à la suite d'un échauffement anormal l'antifriction qui recouvre la tête de bielle.
B.− P. compar. :
1. ... les cuivres luisaient, les gros membres d'acier avaient un air de muscles indestructibles, l'énorme bielle, repliée en l'air, ressemblait au puissant genou d'un géant, couché et tranquille dans sa force. Zola, Germinal,1885, p. 1546.
2. ... ses cuisses harmonieuses [d'une jeune fille] agissaient comme des bielles de chair intacte, comparable au plus noble métal. A. Arnoux, Écoute s'il pleut,1923, p. 60.
3. Poings, pieds, tête redoublaient leurs coups avec une vitesse furieuse et précise; les avant-bras tournaient comme des bielles, les jambes avaient pris un battement de pistons. Vercel, Capitaine Conan,1934, p. 134.
Arg. des cyclistes. Les bielles. Les cuisses. Appuyer sur les bielles. ,,Pédaler ferme`` (Sandry-Carr. Cycl. 1963).
PRONONC. : [bjεl].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1527 ang. bielle « manivelle de vielle » (Bourdigné, Pierre Faifeu, ch. 45 dans Hug. : [...] bien se sceut acoustrer, Et bien jouer aussi de la vielle, Se desguysant, avec une bielle); 2. 1566 bielle « manivelle de tournebroche » (Inventaire de Maurice Menier, imprimeur dans Havard t. 1 : chenets à bielle); 1684 « tige de fer rigide qui sert à communiquer le mouvement entre deux pièces écartées » (Guiffrey, Comptes des bâtiments du roi, 2, 547 dans Quem. : escrous de vis de bielles). Orig. inconnue. Un dimin. de *bie corresp. fr. du prov. biga « poutre étroite » (EWFS2) s'explique mal du point de vue sém., et le prov. biga est lui-même d'orig. douteuse (v. FEW t. 1, s.v. biga, p. 356). L'esp. dial. biela « fourche servant à vanner le blé » (FEW, t. 14, s.v. ventilare, p. 253, Bl.-W.5, Dauzat 1968), attesté dans la province de Guadalajara (v. Revista de dialectologia y tradiciones populares, t. 7, 1951, p. 137) et corresp. au cast. bielda « id. » (dér. de bieldar, var. de beldar « vanner », du lat. ventilare « id. ») convient bien du point de vue phonét. mais fait difficulté du point de vue sém. On pourrait aussi voir dans bielle un doublet phonét. de vielle qui, p. méton., en serait venu à désigner la manivelle de cet instrument, mais cette hyp. se heurte à des difficultés géogr., les formes en b- de vielle n'étant possibles que dans les parlers du Sud-Ouest (v. FEW t. 14, p. 367).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 41.
DÉR.
Biellette, subst. fém.Petite bielle; levier en forme de bielle. Biellettes articulées. [bjεlεt]. 1reattest. 1927 (Nouv. encyclop. pratique des constructeurs, mécaniciens, chaudronniers, électriciens, publ. sous la direction de R. Champly, t. 7, p. 92); suff. dimin. -ette*.
BBG. − Hasselrot (B.). Ét. sur la vitalité de la formation dimin. fr. au 20es. Uppsala, 1972, p. 101 (s.v. biellette). − Rommel (A.). Die Entstehung des klassischen französischen Gartens im Spiegel der Sprache. Berlin, 1954, p. 167.