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APOCRISIAIRE, subst. masc.
HIST. (Antiq. et Moy. Âge)
A.− [Chez les Grecs du Bas-Empire] Messager des empereurs.
B.− Légat du pape ou d'un patriarche auprès de l'empereur de Constantinople :
1. ... Grégoire le Grand longtemps « apocrisiaire » pontifical près du Basileus byzantin, devait (...) inaugurer à Rome [la division des Scholas] ... A. Gastoué, La Vie musicale de l'Église,1929, p. 14.
C.− [En France, sous les Carolingiens] Dignitaire du palais remplissant les fonctions de garde des sceaux :
2. Sous la seconde race, des cours d'assises furent régulièrement établies. Des envoyés royaux, missi dominici, missi regii, furent chargés par Charlemagne de l'administration de la justice amovible. Le chef du domaine royal, major villae, devint juge; le comte du palais, comes palatii, fut le président de la justice du prince pour les laïques, et l'apocrissaire pour les ecclésiastiques. Ces officiers étaient amovibles : ils délibéraient en présence de Charlemagne, magistrat inamovible, qui, au rapport d'Hincmar et d'Éginard, rendoit si admirablement la justice dans son palais d'Hérystal : lite cognitâ, sententiam dicebat. Chateaubriand, Discours et opinions,1826, p. 42.
PRONONC. ET ORTH. − Dernière transcription ds DG : à-pò-kri-zyèr. Land. 1834 est le seul dict. à transcrire [s] : a-po-kri-sière. Besch. 1845 écrit : apocrissaire (cf. ex. 2) ou apocrisaire.
ÉTYMOL. ET HIST. − [1569 J. Eckius, Manuel des lieux communs, 103, a ds Fr. mod., t. 5, p. 70 apocrisiaire (sans ex.); 1626 cont. peu clair (Laurens Bouchel, Somma beneficiale, 105 ds R. Hist. litt. Fr., t. 2, p. 116 : L'advis du conseil de l'apocrisiaire du confesseur du roi)]; 1. 1704 (Trév. : Apocrisiaire ou Apocrisaire. Envoyé; Agent; qui portait les réponses d'un Prince. Il fut ensuite Chancelier du Prince et gardoit le sceau); 2. 1704 (ibid. : On trouve encore que du temps de Charle-Magne on appelloit Apocrisiaire, le Grand Aumônier de France); 3. 1704 (ibid. : Apocrisiaire ou Apocrissaire : On trouve encore que l'Apocrisiaire étoit un Officier dans les Monastères; c'étoit comme le garde du Trésor). Empr. au lat. apocrisiarius ou apocrisarius au sens de « mandataire », iers. Julian, Epist., 6, 26 ds Gaffiot au sens 1, avec l'emploi part. de « légat, envoyé du pape », Greg.-M., Ep. 6, 61, p. 410, 12 ds Blaise; au sens de « chancelier du prince »; xiiies. Jo. De Janua ds Du Cange s.v. apocrisiarius 1; au sens 2, Justinien (vies.) Novell., 6, 2 ds Blaise; au sens 3 1018-1095, Udalrico, lib. 3, Consuetud. Cluniacens.; le lat. est lui-même empr. au gr. tardif α ̓ π ο κ ρ ι σ ι α ́ ρ ι ο ς « envoyé, légat » (Gloss. Basilic, ibid., s.v. apocrisiarius 1) « réponse » (Théognis, 1167 ds Bailly) mot hybride composé du gr. α ̓ π ο κ ρ ι ́ σ- (<α ̓ π ο κ ρ ι ́ σ ι ς, « choix, réponse ») et du suff. lat. -arius (-aire*); voir Cabrol et Leclercq, Dict. d'archéol. chrét. et de liturg., I, col. 2537 à 2555.
BBG. − Archéol. chrét. 1924. − Bouillet 1859. − Rheims 1969.