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ANAGOGIE, subst. fém.
A.− Seulement au sing.
1. PHILOS., THÉOL. MYSTIQUE. Élévation de l'âme vers les choses divines. Synon. extase :
1. Il faut le dire : Gracian a décidément quitté l'anagogie escarpée et sublime de Platon pour les chemins fleuris, mais insidieux de la démagogie, qui est agogie par douceur et suavité... V. Jankélévitch, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien,1957, p. 6.
P. compar. :
2. Les tours, les clochers, s'envisagent, d'après la théorie de Durand, évêque de Mende au xiiiesiècle (...) et leurs sommets sont l'anagogie de cette perfection que cherchent à atteindre, en s'élevant, ces âmes... J.-K. Huysmans, La Cathédrale,1898, p. 122.
2. EXÉGÈSE. Recherche du sens spirituel et mystique des Écritures :
3. On nomme (...) Anagogie l'interprétation figurée d'un fait ou d'un texte des saintes Écritures, le passage d'un sens naturel et littéral à un sens spirituel et mystique : par exemple, les biens temporels promis aux observateurs de la Loi sont, dans le sens anagogique, l'emblème des biens éternels réservés dans la vie future aux hommes vertueux. Bach.-Dez.1882.
B.− Seulement au plur., ANTIQ. GR. Sacrifice pour obtenir symboliquement une heureuse traversée, célébré chaque année à Éryx en Sicile à l'occasion des fêtes commémorant le départ d'Aphrodite pour la Libye.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixes.
Prononc. ET ORTH. : [anagɔ ʒi]. Guérin 1892 réserve une entrée spéc. à la forme anagogies, subst. fém. plur. Lar. encyclop., s.v. anagogie précise : ,,on dit aussi anagogisme``.
Étymol. ET HIST. − [1495 anagoge (Jeh. de Vignay, Mir. hist., XXVII, 85, éd. 1531 ds R. Hist. litt. Fr., t. 2, p. 112)]; 1. 1560 théol. « recherche du sens mystique des textes sacrés » (Viret, Cuisine papale, 23, Fick, ibid. : S'ensuit que par anagogie Ils font un merveilleux devoir Pour la grace du pape avoir Par leurs prédications); 2. 1771 id. (Trév. : Anagogie. Élévation de l'esprit aux choses célestes et éternelles); 3. 1752 antiq. (Trév. : Anagogies. Fêtes qui se célébroient par les habitans d'Erix [...] en Sicile, en l'honneur de Venus). Empr. au lat. médiév. anagogia, au sens 1, Albert Le Grand, Summ. théol. I, 1, 5, 4, p. 27a. 9 ds Mittellat. W s.v., 609, 54 : quatuor sunt sensus sacrae scripturae : ... anagogia, in qua de summis et coelestibus traditur, per quae ad superna ducimur; sens 2, Id., Is. 33, 21, p. 362, 96, ibid., 609, 64 : allegoria fidei astruit sinceritatem, analogia desideratam ... beatitudinem. Le lat. médiév. anagogia, p. anal. avec les termes d'exégèse allegoria, tropologia, a remplacé le lat.-chrét. anagoge, attesté au sens 1, St. Jérôme, Epist., 120, 8 ds TLL s.v., 15, 35 : in Ies. 1, 1, 3, bos iuxta anagogen refertur ad Israel, lui-même empr. au gr. chrét. α ̓ ν α γ ω γ η ́ « action d'élever l'âme », Synésius, (ive-ves.), 50 c ds Bailly, d'où « sens des choses (spirituel) », Grég. de Nazianze (ives.), 2, 412, ibid.; le sens 3 représente le plur. neutre gr. (pris pour un fém.) τ α ̀ α ̓ ν α γ ω ́ γ ι α (ι ̔ ε ρ α ́) « sacrifice pour obtenir une heureuse traversée » de α ̓ ν α γ ω ́ γ ι ο ς, adj. « qui gagne le large », Elien (iiies.) V. H., 1, 15 ds Bailly.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 1.
BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Bailly (R.) 1969 [1946]. − Bél. 1957. − Bénac 1956. − Boiss.8. − Bouillet 1859. − Prév. 1755.