ÉTOURDIR, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1086
Ricard Estordit nom propre (
Exon. Domesday Book, IV, II ds
Z. rom. Philol. t. 8, p. 335);
1. 1176 « frapper d'une sorte d'engourdissement du cerveau (par commotion, vertige, ivresse...) » (
Chr. de Troyes,
Cligès, éd. A. Micha, 2035);
ca 1200 part. passé adj.
cum home esturdi (
Chanson de Guillaume, éd. Mc Millan, 385); d'où
a) 1629 « causer de la stupeur, de l'étonnement » (
Mairet,
Soliman, V, 2 ds
Littré);
b) 1670 pronom. « perdre la claire conscience de soi-même, de ses actes » (
Boss.,
Duch. d'Orléans ds
Rob.);
c) 1677 « rendre moins sensible » (
Id.,
Connaiss., I, 16 ds
Littré);
2. xves. « importuner, lasser par une action répétée » (Ch.
d'Orléans,
Rondeaux, éd. P. Champion, CCXCV, 2); en partic. 1615 part. prés. adj.
son estourdissante crierie (
Montlyard,
Heroglyphiques de Jean-Pierre Valerian, XXIV, 33 ds
R. Hist. litt. fr. t. 12, p. 143). Formé sur un lat. pop. *
exturdire, dér. de
turdus « grive », signifiant prob. « avoir le cerveau étourdi, comme une grive ivre de raisin »;
cf. ca 1200 « être ivre » (
Aliscans, éd. Wienbeck-Hartnacke-Rasch, 4306-07) d'où le sens de « étourdir ».