TRIPOT, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) 1174-78
tripout « acte amoureux » (
Étienne de Fougères,
Livre des manières, éd. R. A. Lodge, 1117);
b) fin du
xiies. « action de tripoter, d'intriguer » (
Béroul,
Tristan, éd. E. Muret
4, 4346);
2. 1461-62 « lieu entouré de murs, aménagé pour jouer au jeu de paume » (
Villon,
Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 1958); 1670
dans son tripot « dans son domaine, sur un sujet où il excelle » (M
mede Sévigné,
Corresp., 3 déc., éd. R. Duchêne, t. 1, p. 137);
3. 1726 « maison particulière dont les maîtres reçoivent des joueurs à des fins lucratives; maison de jeu, cabaret où l'on joue » (
Lesage,
Le Diable boiteux ds
Romanciers du XVIIIes., éd. Etiemble, t. 1, p. 284);
4. 1757 « assemblée, société, lieu où s'épanouissent les intrigues, les basses querelles, les tripotages » (
Voltaire,
Lett. d'Argental, 3 mars ds
Littré);
5. 1784 « endroit mal famé, mal fréquenté » (
Diderot,
Jacques le fataliste ds
Œuvres romanesques, éd. H. Bénac, p. 614);
6. 1861 « lieu où l'on s'adonne à un trafic plus ou moins illicite, à des spéculations » (
Marteau,
Satires, p. 129). Dér., à l'aide du suff.
-ot*, de l'anc. verbe
triper « sauter, danser » (
xiiies. ds T.-L.), réfection de
treper (v.
trépigner) qui s'est faite dans un milieu bilingue après les invasions, d'apr. les verbes germ. corresp. qui avaient un
i dans leur rad. (
FEW t. 17, p. 368b).