TOMBE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1150
tombe « fosse où l'on enterre un mort » (
Wace,
Vie Saint Nicolas, éd. E. Ronsjö, 635);
b) ca 1180 expr.
sur la tombe de qqn (
Marie de France,
Fables, éd. K. Warnke, XXV, 3-4: Sa femme meine grant dolur Desur [var.: sur] sa
tumbe nuit e jur); 1646 (F.
Maynard,
Poés., éd. F. Gohin, p. 80, pleurer [..] Sur la
tombe des Valois); 1776 (
Restif de La Bret.,
Le Paysan perverti, t. 4, p. 22: nous allons [...] sur les
tombes de mon pere et de ma mere);
c) 1938
se retourner dans sa tombe (
Bernanos,
Grands cimetières sous la lune, p. 19 ds
Rob.);
2. 1311 « pierre tombale » (
Arch. du Pas-de-Calais, A 278 ds
Gay: une
tombe ... de marbre ).
B. P. métaph.
1. a) 1555
avoir un pied dans la tombe (
Ronsard,
Œuvres compl., éd. P. Laumonier, t. 8, p. 171, 179: leur pied [...] est desja sur la
tombe); 1751 (
Prévost,
Lettres angloises, t. 6, p. 384: un pied dans sa
tombe);
b) 1606
descendre dans la tombe (J.
Bertaut,
Rec. de quelques vers amoureux, éd. L. Terreaux, p. 104: en la
tombe descendre); 1718 (
Ac.: descendre dans la
tombe);
c) 1633
suivre qqn dans la tombe (A.
Godeau,
Poés. chrestiennes, p. 112: que mon esprit dans la
tombe te suive); 1764 (
Arnaud,
Comte de Comminge, éd. 1780, p. 39: elle n'a point encor dans la
tombe suivi votre père);
d) 1646
au bord de la tombe (F.
Maynard,
op. cit., p. 32: nos pieds sont arrivez sur le bord de la tombe); 1797 (
Chateaubr.,
Essai Révol., t. 1, p. 69: s'asseoir un moment au bord de sa
tombe);
e) 1671
emporter qqc. dans la tombe (
La Fontaine,
Fables nouv. et autres poés., éd. P. Clarac, p. 605: un mort a dans la
tombe emporté votre foi); 1769 (
Mercier,
Jenneval, p. 56: qui entraînera avec lui dans sa tombe le secret [...] de sa mort);
f) 1972
creuser sa tombe avec ses dents (
Lar. Lang. fr., s.v. creuser);
2. 1578 « la mort » (
Ronsard,
op. cit., t. 7, p. 80, 117 var.: les ans et la
tumbe a fuy);
3. 1801
muet comme la tombe (
Crèvecœur,
Voyage, t. 2, p. 293); 1936
être une tombe « garder les secrets » (
Mauriac,
Anges noirs, p. 163). Du lat. chrét.
tumba «tombe, sépulcre» (
ives.), empr. au gr. τ
υ
́
μ
β
ο
ς « tumulus funéraire; tombeau; pierre tumulaire ».