THÉOLOGIE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. a) « (Dans le cadre de la religion chrétienne) étude des questions religieuses fondée sur l'Écriture et la Tradition » (
ca 1240 d'apr.
FEW t. 13, 1, p. 304 a); 1261, juin (
Doc. hist. inéd., éd. M. Champollion-Figeac, t. 2, 1843, 2
epart., p. 68: tous les estudians de Paris tant maistres comme escoliers, en
théologie, décret, médecine);
ca 1265 (
Brunet Latin,
Trésor, éd. Fr. J. Carmody, I, III, 2:
theologie [...] par li nous avons la foi catholique et la loi de la sainte eglise et briement nous ensegne tout ce que a divinité apartient);
ca 1350
docteres en le theologie (
Gilles li Muisis,
Poésies, I, 325 ds T.-L.); 1636
theologie positive (
Monet); 1671
theologie morale; scholastique (
Pomey);
b) 1551 (
Jean Martin,
La Theologie naturelle de R. de Sebond, mise de lat. en fr. [titre d'apr.
Cioranescu 16e, 14719]);
2. 1680 « classe où on enseigne la théologie »
aller en théologie (
Rich.);
3. 1798 « recueil des ouvrages théologiques d'un auteur » (
Ac.);
4. id. « doctrine théologique particulière » (
ibid.).
B. 1. 1375 « science de la mythologie, cosmogonie » (
Raoul de Presles, trad.
Augustin,
De Civ. Dei, VI, 1 d'apr. P.
Zumthor ds
Z. rom. Philol. t. 72, p. 360), très rare;
2. 1670 « (dans les religions autres que le christianisme) doctrine, étude religieuses » (
Pascal,
Pensées, 775 ds
Œuvres, éd. J. Chevalier, p. 1327: Les Grecs et les Latins ont fait régner les fausses déités, les poètes ont fait cent diverses
théologies); 1694
la theologie des Payens (
Ac.). Empr. au lat.
theologia « étude, science des dieux, mythologie » (
Varron ap. Augustin,
Civ., 6, 12); dans la lang. chrét. « science, étude de Dieu » (déb.
ives.,
Marcellus Victorinus,
Ephes., prol.:
cognitionem theologiae, id est Christi mysterii ipsius), « théodicée, étude de la divinité basée sur la raison » (
ive-
ves.,
Augustin.,
op. cit., 6, 8 ds
Blaise Lat. chrét.); au Moy. Âge « doctrine théologique »
theologia Spiritus Sancti (
ixes. ds
Blaise Latin. Med. Aev.), « explication rationnelle du Révélé » (1
remoit.
xiies.
Abélard ds
Théol. cath. t. 15, 1, col. 345). Le lat. est empr. au gr. θ
ε
ο
λ
ο
γ
ι
́
α « recherche sur la divinité, les choses divines; science de la divinité » (
Platon,
Aristote); dans la lang. chrét. « doctrine de la divinité de J.-C. » (
iiies.
Origène, v.
Théol. cath., loc. cit. et
Liddell-
Scott).