SUPPOSER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. Mil.
xiies. « placer dessous » (
Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, XXXVI, 25) − 1628,
Stœr,
Dictionaire françois-alleman-latin, Geneve;
2. a) 1280 « présumer, conjecturer » (
Clef d'Amour, éd. A. Doutrepont, 281);
b) ca 1330
supposé que (G.
de Digulleville,
Pélérinage de vie humaine, 1411 ds T.-L.);
3. 1370 « comporter comme condition nécessaire » (
Oresme,
Ethiques, éd. A. D. Menut, p. 149);
4. a) 1520 « substituer, mettre à la place » (G.
Michel, tr.
Suétone, II, 60 v
ods
Hug.);
b) 1538 « donner faussement comme authentique (p. ex. un testament) » (
Est.,
s.v. subiico). Empr. au lat.
supponere (francisé d'apr.
poser) littéral. « placer dessous » d'où « placer sous l'autorité de », « substituer (une personne ou une chose à une autre, de manière frauduleuse) » et dans le domaine intellectuel « soumettre quelque chose à une opération de l'esprit »; les sens 2 et 3 se sont développés en français.