SUJÉTION, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) 1155 « fait pour une personne, une collectivité, un territoire d'être soumis à une autorité; assujettissement »
terres ... en subjectïun (
Wace,
Brut, éd. I. Arnold, 10798);
b) en partic. fin
xives. « fait d'être soumis par conquête à une autorité souveraine »
en conquerant et mettant en leur subjection (J.
Froissart,
Chron., éd. S. Luce, t. 8, p. 131, 15-16);
2. 1167 « autorité d'une personne qui contraint, opprime autrui » (
Gautier d'Arras,
Ille et Galeron, éd. Fr. A. G. Cowper, 748);
3. a) ca 1175 « asservissement à une force, une tendance, un sentiment dont on ne peut ou ne veut se libérer »
sujections d'amors (
Benoît de Ste-
Maure,
Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 1379);
b) 1573 « assujettissement à des contraintes, des obligations qui restreignent la liberté » (
Garnier,
Hippolyte, acte III, 533 ds
Tragédies, éd. W. Foerster, t. 2, p. 24);
c) 1580 « ensemble d'actions, d'obligations auxquelles on ne peut se soustraire, et qui créent une contrainte généralement pénible » (
Montaigne,
Essais, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, II, 8, 392);
4. 1654 « assujettissement exigé par une fonction » (
Balz., liv. III, lett. 7 ds
Littré);
5. a) 1694 « servitudes auxquelles une maison, un appartement sont soumis » (
Ac.);
b) 1750
la sujettion du mors (
La Guérinière,
Éc. cavalerie, 71). Empr. au lat. class.
subjectio « action de mettre sous », à basse époque « soumission » formé sur le supin
subjectum de
subjicere, v.
sujet1.