SUFFOQUER, verbe
Étymol. et Hist. A. Verbe trans.
1. fin
xiiies. « tuer par suffocation » (
Mahieu le Vilain,
Les Metheores d'Aristote, éd. R. Edgren, 133, 33); 1601 fig. (P.
Charron,
De la sagesse, 633: elle estouffe les vices au berceau, les
suffoque en la semence);
2. 1370 « faire perdre la respiration ou la rendre difficile » (
Oresme,
Ethiques, 135a, éd. A. D. Menut, p. 369); 1532 fig. « causer un sentiment pénible comparé à la gêne de la respiration » (
Rabelais,
Pantagruel, III, éd. V.-L. Saulnier, p. 21: D'ung costé et d'aultre il avoit d'argumens sophisticques qui le
suffocquoient);
3. 1672, 15 janv. « étonner vivement » (M
mede Sévigné,
Corresp., éd. R. Duchêne, t. 1, p. 417);
4. 1857
suffoquer un ruisseau (
Blanche).
B. Verbe intrans.
1. 1718 « perdre le souffle » (
Ac.);
2. 1750 fig.
suffoquer de « être oppressé par une émotion » (
Fougeret de Monbron,
Margot la Ravaudeuse, p. 50). Empr. au lat.
suffocare « serrer la gorge; étouffer », dér. de
fauces « gosier, gorge », préf.
sub- « de bas en haut ».