SPÉCULATION, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. a) Fin 
xiiie-déb. 
xives. « observation, réflexion » (
Gloss. Bibl. royale Bruxelles 9543 ds T.-L.: 
speculations: estre en estude u em pensee as coses clergauls u devines); 1360-65 (
Commentaires de Martin de St-Gille sur les Amphorismes Ypocras, éd. G. Lafeuille, 55 Va, gloss. p. 382); 1370-72 (
Nicole Oresme, 
Ethiques d'Aristote, éd. A. D. Menut, X, 15, p. 526); 
b) fin 
xviies. « observations astronomiques » 
spéculations des choses célestes (
Fléchier, 
Serm. pour le jour des Rois ds 
Littré); 
2. a) 1370-72 « recherche théorique abstraite [opposée à la pratique] » (
Nicole Oresme, 
op. cit., VI, 1, p. 331: de la partie [de l'ame] qui a raison ...une [maniere] est par laquelle l'en a 
speculacion... ou consideracion vers les choses de quoy les principes sont neccessaires; ... l'autre [irracionele] est par laquelle l'en considere vers les choses contingentes ou variables), 
cf. 1656-57 (
Pascal, 
Provinciales, XIII ds 
               Œuvres, éd. J. Chevalier, Paris,
 1954, p. 811: Cela est permis dans la 
speculation, mais je n'en approuve pas la pratique); 
b) XVIes. 
le speculation de le verité ([
Jean d'Arkel] 
Li ars d'amour, éd. J. Petit, III, 1, XVI, t. 2, p. 300). 
B. 1. 1755 « calculs sur les opérations de banque, les cours boursiers » (
Cantillon, 
Essai sur la nature du commerce, p. 343 ds 
Brunot t. 6, p. 169, note 8: les ,,
speculations`` des banquiers sur le change); 
2. 1830 p. ext. « action de miser sur » 
Balzac, 
La Paix du ménage, in
 Scènes de la vie privée, t. 2, p. 347 (Mame, Delaunay-Vallée et Levavasseur ds 
Quem. DDL t. 16).     Empr. au b. lat.
speculatio « lieu d'observation » spéc. au fig. (
vies. 
Hilar., 
Psal., 68, 31), et « considération, spéculation théorique » (
XVes. 
Boèce ds 
Blaise Lat. chrét.).