RÔLE, subst. masc.
Étymol. et Hist. I. A. 1. Fin
xiies. « papier parchemin roulé contenant quelque chose d'écrit » (
Orson de Beauvais, 2531 ds T.-L.);
2. xiiies.
rolle « liste; énumération détaillée » (
La Résurrection du Sauveur ds P.
Studer, E. G. R.
Waters,
Historical French Reader, p. 319, 77); d'où
a) 1474
rooles particuliers des assietes des paroisses (
Ordonnance des rois de France, XVIII, 43 ds
Bartzsch);
b) 1728, 18 déc; mar.
rôle d'équipage (
Déclaration royale, art. 7 d'apr.
Lar. 19e); 1792
rôle (
Romme,
Dictionnaire de la marine française d'apr.
Jal.1);
3. 1453, avr. dr. « liste sur laquelle on inscrit les causes dans l'ordre où elles doivent se plaider » (
Isambert,
Rec. gén. des anc. lois fr., t. 9, p. 225);
id. a son tour de rolle « quand le tour d'une affaire inscrite au rôle est venu » (
Id.,
ibid., p. 222); 1478-80
a tour de roulle « chacun son tour » (
Guillaume Coquillart,
Le Plaidoyé, 387, éd. M. J. Freeman, p. 29).
B. 1. 1538
roule « personnage représenté par un acteur » (
Est.);
2. 1580 « ce qu'on a à réciter dans un drame » (
Montaigne,
Essais, I, 14, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, 55);
3. p. anal.
id. jouer son role « part prise dans une affaire » (
Id.,
ibid., 56); 1694
jouer un grand rôle (
Ac.).
II. 1681, 22 juill. « pelote de tabac en forme de rouleau » (
Ordonnance ds
DG). Empr. au lat. médiév.
rollus « rouleau; parchemin roulé » (1105,
Hariulf ds
Du Cange, t. 7, p. 224c; 1162 ds
Latham) forme corresp. au lat. tardif
rotulus « petite roue », dimin. de
rota (v.
roue). En a. et m. fr. normalement
role/rolle et aussi
rosle/roul(l)e; roole dep. 1285 ds
Bevans,
The old French vocabulary of Champagne, p. 91 d'où la graph.
rôle dep. 1550,
Du Bellay,
L'Olive, préf., 2
eéd., éd. H. Chamard, I, 17.