PRÈS, adv.
Étymol. et Hist. A. Loc. prép.
près de 1. ca 1050 indique la proximité dans l'espace
près de Rome (
Alexis, éd. Chr. Storey, 196); 1694
être près de ses pieces «n'avoir guère d'argent» (
Ac.); 1822
être près de ses affaires «y veiller avec un soin jaloux» (
Stendhal, Amour, p.9); 1935
être près de ses sous «être avare» (
Simonin, J. Bazin, loc. cit.);
2. 1176-81 indique la proximité dans le temps
Ja fu pres de nuit (
Chrétien de Troyes, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 3450);
3. déb.
xiiies. indique un degré voisin quoique inférieur, une quantité proche (
2eContinuation de Perceval, éd. W. Roach, 31425: Erra bien
pres de quinze dis); 1767 indique un rapport de ressemblance (
Volt., Triumv., IV, 1 ds
Littré);
4. 1669 indique une comparaison (
Molière, Tartuffe, I, 5).
B. Adv. et loc. adv.
1. ca 1100 «à une petite distance» (
Roland, éd. J. Bédier, 2259);
ca 1100
ne loinz ne près (
ibid., 1992);
2. ca 1140
pres a pres (
Geoffroi Gaimar, Hist. des Anglais, éd. A.Bell, 1755);
3. a) 1160-75
de pres «d'un lieu peu éloigné» ici avec l'intention de surveiller (
Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 4454); 1690
regarder de près (
Fur.);
b) 1671
ne pas [
y]
regarder de si près (
Pomey);
4. 1176-81
a bien pres «presque, à peu de chose près» (
Chrétien de Troyes, op. cit., 19); 1487
a pou pres (
Vocab. lat.-fr., Genève, Loys Garbin); 1670
à peu de choses près (
Molière, Le Bourgeois gentilhomme, éd. R.Bray, IV, 5);
5. ca 1245
tout al plus pries (sens peu clair) (
Philippe Mousket, Chron., 25102 ds T.-L.); 1255
au plus près de (
Trésor des Chartes du Comté de Rethel ds
Runk., p.84); en partic. 1718 mar.
aller au plus près du vent, aller au plus près (
Ac., s.v. vent);
cf. 1797
gouverner au plus près (
Voy. La Pérouse, t.2, p.22);
6. 1611
à un denier près (
Cotgr.); 1651
à cela près (
Corneille, Pertharite, III, 3, vers 869); 1718
ne pas être à telle chose près (
Ac.). Continue l'adv. lat.
presse, de
pressus «pressé, serré» (issu de
premere «presser, serrer» (d'où le sens à l'époque class. de «d'une façon serrée, dans un style précis», celui de «de près» apparaissant à l'époque impériale et surtout en b. lat., conservé dans le sarde logoudorien
de presse,
ad presse «en hâte» (
FEW t.9, p.367a); le fr.
près peut représenter soit
presseī
, soit une forme modifiée *
presso qui est aussi à la base de l'ital.
presso.