PRIVILÈGE, subst. masc.
Étymol. et Hist.1. a) Ca 1170
privilege «droit, avantage personnel accordé par exception au droit commun» (
Guillaume de St-
Pair,
Mont-Saint-Michel, éd. P. Redlich, 2209);
b) 1252
privilege de crois «privilège qu'ont les croisés de ne pas payer d'impôts, de collectes, etc., et de ne pas être poursuivis pour dettes» (
Chartes de Douai, 27, 11 (et non 19) ds T.-L.);
c) ca 1276
previlege «prérogative attachée à l'état ecclésiastique» (
Adam de La Halle,
Jeu de la Feuillée, éd. O. Gsell, 448); 1690 «droit, prérogative, attaché aux charges, aux emplois, aux conditions, aux états, etc.» (
Fur.);
d) 1508
previlege (du roi) «autorisation d'imprimer donnée par le gouvernement royal» (
L'Espinette du jeune prince conquérant le royaulme de bonne renommée);
e) 1690 «droit que la qualité de la créance donne à un créancier d'être préféré aux autres créanciers, même hypothécaires» (
Fur.,
s.v. créancier);
2. mil. du
xiiies.
prevelige «acte qui contient la concession d'un privilège, charte» (
Assises de Jérusalem, t.1, p.111 et 115 ds
Gdf.);
3. a) av. 1648 «faculté, vice, inconvénient personnel» (
Voiture ds
Trév. 1701);
b) 1690 «don naturel, soit du corps, soit de l'esprit» (
Fur.). Empr. au lat. jur.
privilegium «loi concernant un particulier».