POÈME, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. 1. a) 1213
poeme «ouvrage de poésie en vers, d'un auteur latin» (
Faits des Romains, éd. L. F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p.724, 22); 1370 «ouvrage de poésie» (
Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, p.474: leur
poëmes ou dictes);
b) 1903
poème à forme fixe (
Nouv. Lar. ill.);
2. 1549
poëme «ouvrage en vers d'une assez grande étendue» (
Du Bellay, Deffence et illustration de la lang. fr., éd. H. Chamard, p.131, 42);
3. a) 1716 p.ext.
poëme en prose (
La Motte, Réflexions sur la crit., p.129: Personne ne nie que les avantures de Télémaque ne soient un
Poëme en prose);
b) 1761 «toute oeuvre littéraire d'inspiration poétique» (
Diderot, Éloge de Richardson ds
OEuvres esthétiques, éd. P. Vernière, p.44);
4. 1812 «livret versifié d'un opéra» (
Jouy, Hermite, t.2, p.18).
B. 1. a) 1765
poëme lyrique (
Encyclop.);
b) 1872
poème symphonique (
Saint-
Saëns d'apr.
Rob.,
s.v. symphonique); 1873 (
Lar. 19e, s.v. Liszt);
2. 1830 «toute oeuvre d'art non littéraire ayant des qualités poétiques» (
Chênedollé, Journal, p.132: un palais, une église, une cathédrale est un grand
poème...).
C. 1. a) [1810 «réalité naturelle empreinte de poésie» (
Staël, Allemagne, t.4, p.269: l'univers ressemble plus à un
poëme qu'à une machine)]; 1814 (
Bern. de St-
P., Harm. nat., p.127: la nature offre à l'homme un
poëme bien plus étendu que celui de l'Énéide);
b) 1831
le poème de... «l'objet poétique constitué par» (
Balzac, Proscrits, p.21: tout un
poëme de malheurs);
2. 1830 «chose ou personne extravagante, bizarre» (
Id., OEuvres div., t.2, p.183: ces femmes [élégantes] ... sont tout un
poëme). Empr. au lat.
poema «poème, ouvrage de vers; poésie» et celui-ci au gr. π
ο
ι
́
η
μ
α «ce que l'on fait, d'où: oeuvre, ouvrage manuel; création de l'esprit, invention, en partic. ouvrage de poésie, poème», dér. de π
ο
ι
ε
́
ω «fabriquer, faire; créer; composer un poème» (
cf. élém. formant
-pée ds
Cottez).