POÊLE2, subst. masc.
Étymol. et Hist.1. 1351
poile «chambre chauffée par un poêle» (
Recettes Val. ds
Pierreh.); 1514
poesle (
Philippe Dalles à
Marguerite d'Autriche, 3 janv. ds
Négociations diplomatiques entre la France et l'Autriche, Paris, 1845, t.I, p.595); fin
xvies.
poële (
De Thou,
Mémoires [année 1579] ds
Havard t.4); 1666 p.ext. «pièce où règne une température très élevée»
un poësle ardent (
Boileau,
Satire, éd. A. Cahen, III, 4);
2. a) 1455 «fourneau de faïence ou de fonte servant au chauffage»
ces pales d'Allemaine (
Antoine de La Salle,
Jehan de Saintré, éd. J. Misrahi et Ch. A. Knudson, p.277, ligne 30); 1545
pavillon des poêles (d'apr.
Havard,
loc. cit.);
b) 1911 p.ext. «appareil de chauffage électrique ou autre»
un petit poêle à gaz (
Rolland,
loc. cit.). Du lat.
pē(n)silis «qui pend, suspendu, bâti sur voûte/sur pilier» d'où l'expr. anc.
balnea pensilia «bains construits sur des voûtes et chauffés par-dessous» I
ers. (
FEW t.8, p.202a); ce système de chauffage s'est étendu dans les maisons des riches Romains. Comme désignation de cette installation on a aussi empr. l'
hypocauston «chambre voûtée souterraine où était installé le chauffage des appartements», gr. υ
̔
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υ
σ
τ
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ν, la voûte recevant le nom de
suspensio chez Vitruve.
Pensilis apparaît ensuite chez Grégoire de Tours comme subst. au sens de «chambre chauffée par en-dessous», ce qui prouve l'existence de ce type de pièce et de sa dénomination dans l'Ouest de la France jusqu'à environ 800 (v.
FEW t.8, p.202a).