PHYSIQUE2, adj. et subst. masc. Étymol. et Hist.I. Subst. fém. A. 1. Ca 1160 fusique «médecine» ( Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 2207); 2. [1165 fisique «connaissance des choses de la nature» (s. réf. ds FEW t.8, 407a; = peut-être Chr. de Troyes, G. d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 1362, mais fisique y a le sens de «médecine»)] ca 1265 phisique «connaissance des choses de la nature» ( Brunet Latin, Trésor, éd. F. J. Carmody, I, 3, p.19); 3. 1688 «ouvrage qui traite de physique» ( Miege ds FEW, loc cit.). B. 1. 1708 «science qui a pour objet l'étude des propriétés des corps et des lois qui tendent à modifier leur état ou leur mouvement sans modifier leur nature (Lar. encyclop.)» ( Fontenelle, Hist. du renouvellement de l'Ac. royale des sc., Préf. sur l'utilité des math. et de la phys., p.[30]: la Physique sistématique [...] la Physique experimentale); 1721 physique corpusculaire (Trév., s.v. corpusculaire); 1740 physique astronomique (Ac.); 1839 physique mathématique ( A. Cauchy ds C. r. de l'Ac. des sc., t.8, p.374); 1839 physique moléculaire ( ibid., p.375); 1930 physique relativiste ( Ruyer, Esq. philos. struct., p.48); 1931 physique classique ( Lar. mens., p.754c); 1947 physique microscopique ( L. de Broglie, Phys. et microphysique, II, VII, p.154 ds Rob., s.v. indéterminisme); 1948 physique quantique ( Gds cour. pensée math., p.207); 1948 physique nucléaire ( ibid., p.506); 1949 physique atomique (Nouv. Lar. univ.); 2. a) 1749 «application de cette science à un objet particulier» ( Buffon, Preuves de la théorie de la terre, I ds Hist. nat. t.1, p.129: la Physique de la terre tient à la Physique céleste); b) 1797 physique du globe (Voy. La Pérouse, t.1, p.48); c) 1801 physique amusante ( Comus, Physique amusante, Paris ds Gde Encyclop., t.26, p.834a); d) 1961 physique des très basses températures ( Hist. gén. sc., t.3, vol. 1, p.262); e) 1962 physique des états condensés ( Rob.). II. Adj. A. 1. 1487 phisique «naturel» ( Vocab. lat.-fr., Genève, L. Garbin ds FEW t.8, p.410a); 2. 1651 physique «qui est de l'ordre de la nature» ( Pascal, Préf. sur le traité du vide ds OEuvres compl., éd. J. Mesnard, t.2, p.779: les matières physiques); 1721 géographie physique (Trév., s.v. géographie); 1730 science physique ( Du Marsais, Tropes, p.266); 1751 propriété physique ( Encyclop. t.1, p.474a: le vivant et l'animé [...] est une propriété physique de la matière); 3. 1694 impossibilité physique (p.oppos. à impossibilité morale) (Ac.); 1721 certitude physique (p.oppos. à certitude morale et certitude métaphysique) (Trév., s.v. certitude); 4. 1791 propriétés physiques ( Volney, Ruines, p.130); 5. 1792 sciences physiques ( Condorcet, Organ. instr. publ., p.466: les sciences physiques et mathématiques). B. 1. a) 1727 «se dit de ce qui est ressenti par l'être humain dans sa chair» ( Ramsay, Les Voyages de Cyrus, t.2, p.185: le mal physique est nécessaire pour guérir le mal moral, et la souffrance est l'unique remede du péché); 1754 ( Bonnet, Essai de psychol., p.127: des plaisirs et des douleurs purement physiques ou corporels); b) 1746 «se dit de l'être humain considéré dans ce qu'il a de matériel, de charnel (p.oppos. à moral) ( Montesquieu, Corresp., t.1, p.425: je ne sais si c'est une chose que je dois à mon être physique ou à mon être moral); 1755 l'homme physique ( Rousseau, Discours sur l'inégalité, p.141); c) 1796 «se dit de réactions spontanées de l'être humain (peur, horreur, dégoût)» ( Dusaulx, loc. cit.: la peur physique); 1837 horreur physique ( Barb. d'Aurev., Mémor. 1, p.185); 1897 expr. c'est physique ( Renard, Journal, p.454: Cyrano l'agace. C'est physique, chez lui); 2. 1733 «relatif au corps humain» ( Dubos, Réflexions crit., t.2, p.76); 1733 éducation physique ( Id., ibid., p.309); 3. 1745 spéc. «relatif au corps humain considéré dans son comportement sexuel» ( Maupertuis, Vénus physique ds Cioranescu 18e, cf. Littré); 1761 amour physique ( Robinet, De la nature, p.105); 4. 1901 dr. personne physique (p.oppos. à personne morale) ( Jaurès, loc. cit.). III. Subst. masc. A. 1. 1733 «ce qui est physique» ( Dubos, op. cit., p.310: c'est le physique qui donne la loi au moral); 1755 au physique (p.oppos. à au moral) ( Mirabeau, Ami des hommes, t.1, p.134); 2. [1748 spéc. «ce qui est charnel, attrait charnel» ( Montesquieu d'apr. Lar. Lang. fr.)] 1755 ( Rousseau, op. cit., p.157: le physique est ce désir général qui porte un sexe à s'unir à l'autre). B. 1. 1763 «aspect général, apparence extérieure» ( Marmontel, Poétique fr., t.1, p.393); 1813 au physique ( Jouy, Hermite, t.4, p.320: au physique, elle est laide); 2. a) 1842 théâtre, ici au sens fig. ( Reybaud, J. Paturot, p.334: le physique du rôle; p.358: si le physique est assorti à l'emploi); 1854 le physique de l'emploi ( Augier, loc. cit.); b) 1863 théâtre, au sens propre ( Gautier, Fracasse, p.122). I du lat. physica «la physique, les sciences naturelles», empr. au gr. η
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́ «l'observation ou l'étude des choses de la nature», fém. subst. de φ
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ς «qui concerne la nature ou l'étude de la nature», dér. de φ
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ς «origine, naissance; forme naturelle, constitution; ordre naturel», en philos.: «nature créatrice, la Nature personnifiée; création, créature; univers». II du lat. physicus «physique, naturel, des sciences naturelles», empr. au gr. φ
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ς ( supra I). III empl. subst. de II.
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