PÉRONNELLE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1651
perronelle «jeune femme sotte et bavarde» (
Scarron,
Virgile travesti, Livre sixième, p.97). Emploi comme nom commun de
Perronnelle, nom d'une héroïne d'une chanson célèbre du
xves. qui commençait par: «Av'ous point veu la
Perronnelle que les gendarmes ont emmenée?» (
Chansons du 15es., éd. G. Paris, p.41) d'où
La peronnelle «air sur lequel on danse» (1564,
Rabelais,
Cinquiesme Livre, éd. Ch. Marty-Laveaux, chap.33, p.222) et l'expr.
chanter la péronnelle «dire des sottises» (1640,
Oudin,
Curiositez) qui subsiste dans le Bas Maine au sens de «être gai».
Perronnelle est le dimin. de
Perronne, fém. de
Perron, lui-même dér. de
Pierre, ou la var. pop. du prénom
Pétronille, b. lat.
Petronilla. D'apr.
Dupré 1972 la dépréciation du mot est due au fait que Péronnelle était déjà le nom traditionnel de l'épouse acariâtre à l'époque de la chanson, cet usage ayant sans doute son orig. dans
les Lamentationes Matheoli (fin
xiiies.) où Mathieu de Boulogne-sur-Mer présente sa femme Péronnelle sous un jour très noir (
cf. Jean Le Fèvre,
Les lamentations de Matheolus, éd. A.-G. Van Hamel, livre deuxième, 4152; livre troisième, 13, etc.)
Guir.
Lex. fr. Étymol. obsc. 1982 pense que le maintien du mot a été favorisé par un rapprochement secondaire avec des mots tels que
pérorer* (Alençon
peroner «pérorer, bavarder»,
FEW t.8, p.257a),
pironnelle «toupie, jeune fille écervelée» (
ibid., p.565b).
Livet Molière estime qu'à force d'entendre chanter la Péronnelle, on s'en est lassé et que l'on a fini par appeler
péronnelle toute femme ennuyeuse et importune.