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OR3, ORE(S),(ORE, ORES) adv.
Étymol. et Hist. I. Adv. de temps «maintenant, alors» A. Formes 1remoitié xes. ore (Jonas, éd. G. de Poerck, 173: si cum il ore sunt; 184 : ... en ceste causa potestis ore vecdeir...); 2emoitié xes. or, hor (St Léger, éd. J. Linskill, 5); fin xes. hora (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 1); 1155 répété ore ... or «tantôt ... tantôt» (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 11540); 1176 ores (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 1228); 1174-87 (Id., Perceval, éd. F. Lecoy, 7362). B. Emplois 1. a) ca 1100 introduit une prop. exclam. (Roland, éd. J. Bédier, 2944: E dist dux Naimes: ,,Or ad Carles grant ire!``); b) ca 1135 or du précède l'inf. subst. (Couronnement de Louis, éd. Y. G. Lepage, 1176: Ha! Bertran, sire, or del contralïer!; cf. G. Moignet, Gramm. de l'a. fr., p.200); 2. a) ca 1100 introduit une prop. jussive ou optative (Roland, 27: ,,Ore ne vus esmaiez!``; 424: ,,Or diet, nus l'orrum!``; 1013: ,,Or guart chascuns que granz colps i empleit...!``); b) 1176 or du précède l'inf. subst. «maintenant il s'agit de...» (Chrétien de Troyes, Cligès, 6530: Or del bien querre et del cerchier); 3. ca 1100 employé dans une prop. cond. [notion de provocation, de mépris] (Roland, 3669: S'or i ad cel qui Carle cuntredie; 3834: S'or ad parent ki m'en voeille desmentir); 4. 1176-81 employé dans une phrase interr. [instance pressante «donc» renforçant l'effet de la question] (Chrétien de Troyes, Chevalier au lion, éd. M. Roques, 2486: Comant? Seroiz vos or de çax ... Qui ...?). C. Forme la loc. conj. ore que 1. emploi temp. a) ca 1150 «maintenant que» (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 4172: Ne vous connois n'onc ne vous vi Ne meis ore que vous voi ci); 2emoitié xiiies. [ms.] «tandis que» (Chrétien de Troyes, Perceval, éd. W. Foerster, 4981, var. L: Or que eles ensi parloient); b) 1316 «lorsque» (Jean Maillart, Comte d'Anjou, éd. M. Roques, 4796), v. P. Imbs, Prop. temp. en a. fr., p.227; 2. emploi concessif 1546 «même si» [avec subj.] (Rabelais, Tiers Livre, éd. M.A.Screech, II, 70). D. Forme des loc. adv. 1. loc. interjective ca 1165 or tost! (Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 2985); 1174-87 or ça! (Chrétien de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 713); 1176-81 id. (Id., Chevalier au lion, 5397); 1erquart xiiies. or sus! (Courtois d'Arras, éd. E.Faral, 7); 2. loc. temp. 1615 d'ores et desja «dès maintenant» (Harangue de Turlupin ds Variétés hist. et littér., éd. É. Fournier, t.6, p.71), v.aussi désormais, dorénavant, encore, lors. II. Adv. de l'articulation du discours, marque un point important dans l'enchaînement de la pensée, le passage d'une phrase à une autre (succession logique), cet emploi conduisant vers celui de conj. de coordination 1.1176-81 «alors, donc» (Chrétien de Troyes, Chevalier au lion, 364); 1230-35 (Mort Artu, éd. J. Frappier, 36, 30: il demeure a Escalot avec une damoisele que il ainme par amors. Or poons nos bien dire que je et vos l'avons perdu); 2. a) ca 1210 «et assurément; et, comme chacun sait» (Robert de Clari, Conquête de Constantinople, éd. Ph. Lauer, XVIII, 62: Li Grieu eurent molt grant paour des Latins qu'il virrent si aprochier d'aus (ore apele on tous chiax de le loy de Romme Latins)); b)ca 1210 «à la vérité; en réalité» (Id., op. cit., XL, 6: ... un port que on apele Bouke d'Ave qui estoit bien chent liwes en sus de Coustantinoble. Or estoit chis pors la ou Troies la grant sist); 3. 1580 introduit un nouvel élément dans la suite d'un raisonnement (Montaigne, Essais, I, XV ds OEuvres, éd. A. Thibaudet et M. Rat, p.139: Ce sont natures belles et fortes, qui se maintiennent au travers d'une mauvaise institution. Or ce n'est pas assez que notre institution ne nous gaste pas, il faut qu'elle nous change en mieux); 4. 1611 or donques (Cotgr.). Du lat. vulg. hā horā (hā ablatif fém. sing., TLL, s.v. hic, 2699, 53), altération de hac hora, prob. sous l'infl. de illa hora (illa hora iiies. Cyprien, Epist., 81, TLL, s.v. hora, 2959, 3). La chute du e final [or] s'explique par le caractère accessoire du mot; ores par adjonction de l's finale dite ,,adverbiale``.