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NÈFLE, subst. fém.
Étymol. et Hist. Fin xies. nesples (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t.1, § 739); a) type mesle fin xiies. [ms. A, 1295] melles bletes (Moniage Guillaume, éd. W. Cloetta, [2eréd.], 2198); ca 1225 [ms. A, formes pic., 1284] ne prisier plus d'une melle (Gerbert de Montreuil, Roman de la Violette, éd. D. Labaree Buffum, 1923); 1225-30 [ms. C, xiiies.] (Guillaume de Lorris, Rose, éd. E. Langlois, 1350, var.); b) type mesple ca 1200 [ms. unique, 2emoitié xiiies.] ne prisier une mesple (Elie de Saint Gilles, éd. W. Foerster, 398); 1225-30 [ms. He, 2etiers xives.] mesples (Guillaume de Lorris, loc. cit., var.); c) type nesple ca 1200 [ms. unique, 2emoitié xiiies.] le monte d'une nesple (Elie de Saint Gilles, 2088); 1225-30 [ms. Ra, 1370] nesples (Guillaume de Lorris, loc. cit., var.); ca 1256 [ms. A, xiiies.] neples (Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, éd. L. Landouzy et R.Pépin, p.155, 4); ca 1285 [ms.] nesple (Gloss. de Douai, 933 ds Roques t.1, p.25: esculum: nesple); d) type nefle 1225-30 nesfles [ms. xiiies., région orléanaise] (Guillaume de Lorris, Rose, éd. F. Lecoy, 1348); 2emoitié xiiies. [ms.] nefles [sic. ms.] (Guillaume de Villeneuve, Crieries de Paris ds Barbazan et Méon, Fabliaux et contes, t.2, p.285); av. 1615 de neffles «sans valeur» (Pasquier, Lettres, XXII, 2 ds Hug.); 1640 des nèfles! (Oudin Curiositez). Du lat. mespla (empr. au gr. μ ε σ π ι ́ λ η) «épine-blanche» (Pline), «nèfle» (Caelius Aurelianus), «néflier» (Isidore); le subst. neutre mespilum (gr. μ ε ́ σ π ι λ ο ν) est att. par Pline au sens de «épine-blanche» et de «nèfle», André Bot., s.v. Le type mesle (d'aire très étendue: de la Picardie à la Saintonge, Centre [et bordure septentrionale du domaine d'oc], Bourgogne, Lorraine, Champagne) est dû à une syncope plus ancienne du -i- intervocalique entraînant l'amuïssement du -p- entre 2 consonnes; le type mesple (Wallonie, Bourbonnais, Bourgogne; domaine fr.-prov.; sud-ouest du domaine d'oc [Palay; Lespy-Raym.]) maintient le -p- en raison d'une syncope plus tardive de la voyelle. Le type en n- initial (Hainaut, Est de l'Île-de-France, Bourgogne, Champagne, Lorraine; domaine fr.-prov.; domaine d'oc [a. prov. nespola xiiies. [ms.] Recettes méd. en prov. éd. P.Meyer ds Romania t.32, 1903, p.281]) est issu de la forme nespula (epimelida, i. nespula, CGL t.3, p.562, 47: v. aussi M.Niedermann, Contribution à la critique... des gl. lat., 1905, p.32), venant de mespila par dissimilation des 2 consonnes labiales (v. FEW t.6, 2, pp.46b-47a). La première forme lat. en -f- se trouve dans les gl. Hermeneumata de Montpellier: ixes. ms. Montpellier H 306 ds CGL t.3, p.300, 62: mespilum: μ ε ́ σ φ υ λ λ ο ν (cf. ibid. t.3, p.358, 54: melesperum: μ ε λ ω φ ι λ α; p.412, 5: mespira: mesfila; p.529, 72: mespilum: mesfylon), où μ ε ́ σ φ υ λ λ ο ν pourrait s'expliquer, dans ce domaine méditerranéen, par le croisement du gr. μ ε ́ σ π ι λ ο ν (lat. mespilum) avec le gr. φ υ ́ λ λ ο ν «feuille»; le fait que le type nesfle présente une réelle vitalité en Provence et dans les régions avoisinantes (Gard, Hérault, Lozère, Ardèche) est susceptible de confirmer cette explication, FEW, loc. cit., p.47a-b.