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MERINGUE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1691 (F. Massiallot, Le Cuisinier Roial et Bourgeois, pp. 302-303 ds Mél. Gamillscheg, p. 30). Orig. discutée. Meringue est donné comme mot d'orig. inc. par FEW t. 21, p. 494a. Pour A. Dauzat (Fr. mod. t. 20, 1952, p. 53), à la suite d'A. Vaillant, vient du polon. murzynka «négresse» et «meringue au chocolat» (cf. fr. nègre en chemise, gâteau de chocolat entouré de crème blanche). La meringue au chocolat désignée par murzynka devrait être une var. de la recette originale de la meringue. Mais il semble peu vraisemblable qu'un mot aussi compliqué que murzynka ait été introd. en fr. sans hésitations. EWFS fait remonter le mot à l'all. Meringel. Cette hyp. est abandonnée puisque meringue est att. bien avant le mot all. (qui date du xixes.). C'est en fait l'all. Meringel qui est empr. au fr. O. Jänicke (Z. rom. Philol. t. 84, 1968, pp. 566-568), partant du b. lat. meringa (altération de merenda «collation du soir») att. dans un texte originaire de l'Artois (v. Du Cange), y voit une orig. germ. possible étant donné la localisation du mot et sa finale. Meringue remonterait au m. néerl. meringue «collation du soir» (cf. m. h. all. merunge, m. h. all.-m. b. all. meringe, tous deux dér. de mëren/mern «tremper du pain dans du vin ou de l'eau pour le dîner»). Cette hyp. est douteuse puisqu'on n'a pas relevé d'attest. de meringue «collation» en a. pic. ou dans les parlers du Nord-Ouest. Le même auteur (Z. rom. Philol., pp. 568-570) rattache avec beaucoup de vraisemblance le mot au lat. merenda «collation du soir» orig. de maringue «miche de berger» et wallon marinde «provision qu'on emporte pour le dehors». La distinction entre (an) et e (en) s'étant maintenue en pic. et en wallon et la substitution de g à d n'étant pas inconnue (cf. les topon. La Bourguinière/La Bourdinière dans la Sarthe; Boulogne pouldingue «dinde» au lieu de «poule d'Inde»), merenda a pu aboutir à merinde/meringue. -eg > -ed a sans doute été favorisé par l'existence dans les parlers du Nord d'un grand nombre de mots d'orig. germ. en -eg. Le passage de merenda «collation du soir» à «gâteau très léger fait de blancs d'oeufs battus et de sucre, cuit à four doux» peut s'expliquer par les acceptions prises dans les parlers gallo-rom. où le mot désigne une collation prise à n'importe quel moment de la journée (FEW t. 6, 2, p. 27) et les aliments qui la composent (cf. Tournus morande «provision qu'on emporte aux champs», Montceau «gros morceau de pain»).