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LÉGER, -ÈRE, adj.
Étymol. et Hist. I. Qui pèse peu A. poids phys. 1. a) ca 1100 « de peu de poids » (Roland, éd. J. Bédier, 2171 : le blanc osberc leger), qualifie fréquemment les pièces de l'armement; 1527 armez... a la legiere (Seyssel, Trad. de Thucydide, III, 14, 107 vods Hug.); b) 1erquart xiies. « de faible densité » d'une pierre (1retrad. fr. du Lapidaire de Marbode, éd. P. Studer et J. Evans, 424); 2. 1589 « (d'une monnaie) qui n'a pas le poids voulu » (Adieu fait à la ville de Bloys ds Anc. Poésies fr., éd. A. de Montaiglon, t. 6, p. 220 : s'ils sont légers d'un grain (les escus); 3. p. anal. a) 1690 repas léger, viande légère (Fur.); b) id. vent léger (ibid.); c) 1775 « difficilement perceptible par les sens » bruit léger (Beaumarchais, Barbier, II, VIII). B. fig. 1. « qui ne présente pas de difficulté » a) 1erquart xiies. legier a + inf. « qui subit, supporte facilement » d'une chose (1retrad. fr. du Lapidaire de Marbode, éd. citée, 388 : E. est [Ametiste] a entallier legiere); 1155 d'une pers. (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 4799); ca 1170 de legier « facilement, sans difficulté » (Béroul, Tristan, éd. E. Muret 544); b) ca 1165 « (d'une chose) facile à supporter » (Benoît de Ste-Maure, Troie, 1423 ds T.-L.); xiiies. [ms.] poinne legiere Chansons du Chastelain de Coucy, éd. A. Lerond, XXIX, 46); c) 1280 « facile à apprendre » (Clef d'amor, 78 ds T.-L.); 2. 1erquart xiiies. « de peu d'importance » coupe legiere (Reclus de Molliens, Miserere, 237, 7, ibid.); 3. 1269-78 « qui est pratiqué, qui agit légèrement » depuracion legiere (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 16069); 1314 legier clistere (Chir. de H. de Mondeville, 1804 ds T.-L.). II. Qui se meut aisément en raison de sa légèreté A. activité phys. 1. ca 1100 « agile, habile » d'une pers. (Roland, 1312 : ... chevalers, E bels e forz e isnels e legers), très fréquemment employé pour qualifier le chevalier; ca 1170 de legier (Béroul, op. cit., 950 : Tristan y saut mot de legier); 2. ca 1165 d'un cheval (Benoît de Ste-Maure, Troie, 21278 ds T.-L.); 3. ca 1200 « (d'une femme) gracieuse » (Bueve de Hanstone, I, 2689 : la bele au cors legier); 4. 1690 d'un cavalier, d'un chirurgien avoir la main légère (Fur.). B. p. anal. 1) ca 1210 « (de l'esprit, de la pensée) délié, subtil » (Dolopathos, 50 ds T.-L.); 1692 « plaisant, agréable » conversation légère (Callières, Mots à la mode, p. 167-171 ds Brunot t. 4, p. 577); 1751 en bonne part ouvrages légers [de Fontenelle] (Voltaire, Siècle de Louis XIV ds Œuvres hist., éd. R. Pomeau, p. 1162); 2. ca 1340 a vois clere et legiere (Bâtard de Bouillon, 1775 ds T.-L.). C. domaine des sentiments, du comportement 1. ca 1165 « irréfléchi » (Benoît de Sainte-Maure, Troie, 15535 ds T.-L.); 1668 à la légère (La Fontaine, Fables, III, 5); 2. « frivole (d'une femme) » (Benoît de Ste-Maure, op. cit., 24093 ds T.-L. : Tu cuides que nous seions tans Come autres femmes comunaus, Que les cors ont vains e legiers; Ço n'est mie nostre mestiers. Puceles somes); 1188 (Aimon de Varennes, Florimont, 9112, ibid. : Se je quis vostre amor premiere, Ne m'en tenez pas por legiere); ca 1190 legieres murs (d'un clerc) (Adgar, Légendes de Marie ds Romania, t. 32, p. 404, 3); xives. (?) legieres femmes « prostituées [d'apr. Gdf.] » (Chr. de S. Den., ms. S. Gen. [782?], fol. 18 c ds Gdf.); 3. a) 1erquart xiiies. « changeant » langue legiere (Reclus de Molliens, Carité, 19, 1 ds T.-L.); 1692 esprit léger « changeant, sans jugement » (Callières, Mots à la mode, p. 169-171 ds Brunot t. 4, p. 537) : b) ca 1210 « inconstant » femme legiere (Bible Guiot, 2123 ds T.-L.). Du lat. vulg. *leviarius, class. levis « peu pesant » (qualifiant fréquemment des armements, des soldats en armes : levis armatura, levis armaturae milites), d'où divers emplois pour qualifier notamment terra, cibus, tactus; « léger à la course, rapide, agile »; fig. « de peu d'importance » (auditio; dolor); « léger, inconstant » (homo; amicitiae).