LUCIFÉRIEN, -IENNE, adj. et subst. masc. plur.
Étymol. et Hist. I. 1545 subst. « partisan du schisme de l'évêque Lucifer de Cagliari (
ives.) » (
Calvin,
Instit. de la relig. chrét., 1. IV, chap. 19, 4, éd. J. D. Benoit, t. 4, p. 472).
II. 1. 1740-55 adj. « qui tient de Lucifer, démoniaque » (
Saint-Simon,
Mémoires, éd. Chéruel et A. Régnier, t. 11, p. 381 : orgueil
luciférien); 2. ca 1896 subst. « hérétiques du Moyen Âge que l'on accusait de rendre un culte à Satan » (
Gde encyclop.). I empr. au lat. chrét.
Luciférianus «
id. » (début
ves.,
Saint Jérôme,
Dialogus contra Luciferianos ds
Blaise Lat. chrét. p. 18b); dér. du nom de l'évêque schismatique
Lucifer de Cagliari (
ives.). II dér., au moyen du suff.
-ien*, de
Lucifer, nom du démon (1288,
Jacquemart Gielee,
Renart le Nouvel, éd. H. Roussel, 7220), empr. au lat.
Lucifer, désignant à l'origine la planète Vénus (substantivation de l'adj.
lucifer « qui apporte la lumière, qui donne de la clarté », composé de
luci-, issu de
lux, lucis « lumière » et de
-fer, issu de
ferre « porter, apporter »), nom appliqué par les Pères de l'Église au chef des démons, déchu du ciel (
ves. ds
Blaise Lat. chrét.), d'apr. une interprétation du passage d'Isaïe (14, 12) où ce nom est donné au roi de Babylone, auquel on prédit sa chute (
cf. Bible t. 4, col. 407-408;
Théol. cath. t. 9, col. 1044-1056). Lat. médiév.
luciferianus au sens 1 au
xiies. ds
Nov. gloss., au sens 2 en 1336 ds
Théol. cath. t. 9, col. 1054.