INSTINCT, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) 1495
instincte « instigation » (J.
de Vignay,
Miroir historial ds
DG);
b) 1512
par instinc de nature « selon son penchant naturel » (J.
Marot,
Poème inédit, éd. G. Guiffrey, 1860, vers 121 : Si père doit, par
instinc de nature, De sa facture [créature, progéniture] avoir compassion);
2. 1560 « ensemble des tendances naturelles particulières à un être, caractère inné contre lequel on ne peut lutter » (
Ronsard,
Poèmes, éd. P. Laumonier, 15, 306, vers 122);
3. a) 1580 « ensemble des pulsions naturelles régissant le comportement animal et humain » (
Montaigne,
Essais, II, VIII, éd. A. Thibaudet, p. 423);
b) 1780 « aptitude particulière faisant partie de cet ensemble »
instinct social (
Buffon,
Hist. nat., Oiseaux, t. 7, p. 2);
4. a) 1662 « ensemble de la sensibilité, aptitude d'appréhension intuitive du monde (par opposition au raisonnement) »
connaissances du cœur et de l'instinct (
Pascal,
Pensées, éd. Lafuma, § 110, p. 512);
b) 1662 « aptitude à ressentir ou percevoir une chose particulière » (
Id.,
ibid., § 149, p. 520). Empr. au lat.
instinctus « instigation, impulsion », d'où en lat. chrét., « penchant, tendance naturelle » (
cf. TLL s.v. et
Blaise Lat. chrét.).