HOURVARI, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) 1561
horvari « cri des chasseurs pour rappeler les chiens égarés par une ruse de l'animal poursuivi » (J.
Du Fouilloux,
Vénerie, éd. G. Tilander, 42, 28);
b) [av. 1684, P.
Corneille ds
Dochez 1860] 1704 (
Trév. : Hourvari, se prend généralement en parlant de tout désordre. On dit il y a eu un grand
hourvari. Le vulgaire dit
houvari. Tumultus); spéc. 1691 (
Ozanam, p. 258 : Un vent qui vient dans quelques Isles d'Amérique tous les soirs de terre, accompagné de pluye et de Tonnerre, se nomme
Hourvary);
2. a) 1571
apprendre toutes ruses et hourvaris (
Gohory,
Trad. d'Amadis, 34a, livre XIII d'apr.
Vaganay ds
Fr. mod. t. 6, p. 62); av. 1577 « ruse de l'animal poursuivi pour égarer les chiens sur une fausse piste » (
Traité de la Vénerie de G. Budé, trad. par L. Leroy, éd. H. Chevreul, p. 14);
b) 1676 « contretemps, obstacle » (M
meDe Sévigné,
Lettres, éd. Monmerqué, t. 4, p. 526). Terme prob. composé de
horva (1561,
Du Fouilloux,
op. cit., 58, 14) signifiant « il va en dehors, il sort (de la piste suivie) » et du cri
hari, var. de
haro*, attesté du
xiiieau
xvies. comme cri de ceux qui mènent des animaux (T.-L. et
Gdf.) et signalé au
xviies. comme cri des chasseurs pour mettre les chiens de garde (
Vénerie royale, 1655, éd. 1888, p. 245 d'apr.
Tilander Nouv. Essais 1957, p. 88);
horva hari contracté en
horvari ayant été normalement modifié en
hourvari avec en outre l'influence de cris de chasseurs comme
hou et
houre. Cette hyp. est liée à l'étymol. proposée pour
reva et
revari (
il reva parallèle à
il hor(s) va +
hari), v.
Tilander,
op. cit., pp. 174-190. L'hyp. d'une formation sur un rad. expressif
hurr (d'où le cri
houre, cf. FEW t. 4, p. 518 et
Dauzat 1973) est moins satisfaisante, notamment pour expliquer
-vari. Un croisement avec
charivari* (
cf. Dauzat 1973) ne peut être à l'orig. du terme mais c'est prob. le rapprochement, p. étymol. pop., de
charivari et
hourvari qui est à l'orig. de l'évolution de ce dernier vers le sens de « désordre, tumulte ».