FRANGIN, INE, subst.
Étymol. et Hist. 1. 1821
frangin « copain, camarade » (
Ansiaume,
Arg. Bagne Brest, f
o9 r
o, § 180); 1833 « frère » (
Moreau-Christophe,
Article «
Argot »
du Dict. de la conversation, t. 3, p. 60);
2. 1821
frangine (
Ansiaume,
op. cit., § 181). Orig. obsc. Un empr. à l'arg. piémontais
franzino «
id. » (
Bl.-W.5) n'est pas prouvé, le mot piémontais ayant aussi bien pu être empr. à l'arg. fr. (v.
Dauzat Ling. fr., p. 290). Il en est de même pour un empr. au canut lyonnais, où le mot serait dér. de
frange* (
frangin signifiant proprement « ouvrier qui fait des franges »), hyp. de
Dauzat loc. cit. :
Du Puitsp. voit dans le mot canut un empr. à l'arg. fr. Un dér. de
frange*, suff.
-in*, à cause de la tradition qui aurait voulu que les enfants français d'une même famille aient la même coupe de cheveux (L. Spitzer ds
Rom. R. t. 32, pp. 296-299) n'est pas convaincant. Il s'agit prob. d'un mot issu d'un croisement de
frère* avec
franc3*, le suff. étant inexpliqué (
FEW t. 3, p. 764a et 768a, n. 3), les mots d'arg. signifiant « frère » ayant subi beaucoup de déformations dans toutes les lang. (
cf. Esn.,
s.v. frangin).