FOURMILIÈRE, subst. fém.
Étymol. et Hist. Ca 1195
formilliere « habitation construite par les fourmis » (
Ambroise,
Guerre sainte, 3273 ds T.-L.), forme encore consignée ds
Ac. 1740
(fourmilliere); 1587 fig. « multitude de personne »
une formiliere de juges (
Lanoue, 87 ds
Littré); d'où 1762 « lieu où réside une multitude de personnes » (
J.-J. Rouss.,
Em., 1,
ibid.). Altération de l'a. fr.
formiiere < *
formicaria « habitation construite par les fourmis »,
ca 1180 (
M. de France,
Fables, 39, 2 ds T.-L.), forme encore bien attestée au
xvies. (v.
Hug.); la prononc avec [j] jugée vulg., la lang. sav. a refait
fourmillière (l̨) orth. et prononc. des grammairiens des
xvieet
xviies.; parallèlement, la petite bourgeoisie a corrigé son [j] en [lj]; c'est cette dernière prononc. qui a été adoptée, sanctionnée par l'orth.
V. Fouché, p. 773, 774.