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DYNASTIE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1495 la dinascie des Dyapolitans (Jehan de Vignay, Mir. Hist., II, 98, éd. 1531 d'apr. A. Delboulle ds R. Hist. litt. Fr., t. 10, p. 339); 1508-17 dynastie (Fossetier, Cron. Marg., ms Brux. 10509, fo101 vods Gdf. Compl.). Empr. au gr. δ υ ν α σ τ ε ι ́ α « pouvoir, souveraineté ».

Mise à jour de la notice étymologique par le programme de recherche TLF-Étym :

Histoire :
0. « domination, pouvoir (exercé par une suite de souverains issus d'une même famille) ». Attesté de ca 1328 [dans une traduction d'un texte latin du 13e siècle, en référence à l'Égypte] (JVignayMirMs316, folio 63 r° a = JVignayMir : et puis fu la .XX.e dynastie des dyapolitans) à 1587 [en référence à l'Égypte] (Vignier, Bibliothèque, page 63 : Le successeur D'Orus au royaume d'Egypte, fut selon Eusebe Accengeres, qui regna [comme il dit] 13. ans. Mais l'ancien Manethon (au rapport de Josephe) l'appelle Accencheres : et tient que ce fut la fille d'iceluy qui regna 12. ans, 5. mois. Combien que Theophilus Antiochenus en faisant rapport de la mesme Dinastie, luy attribuë 10. ans seulement et 3. mois). Cf. aussi la citation suivante de cet historiographe d'Henri III, qui témoigne de l'ancrage du mot dans le monde égyptien et en illustre le sens : 1587 (Vignier, Bibliothèque, page 63 : Commencement de la 17. dinastie ou principauté d'Egypte, dicte des Thebains [titre]. Les Hebrieux [dit Josephe] tiennent pour certain, que Misraim fils de Cham fut le premier qui apres le Deluge alla peupler le païs d'Egypte, et le fit nommer de son nom Mesren, et les Egyptiens Mesreens ; qui est cause que les Turcs et Arabes appellent encores aujourd'huy l'Egypte Misri. Mais je n'oserois asseurer si c'est luy ou quelqu'un de sa posterité, que Beda et Ado en leurs Chroniques appellent Zoës, Justin, Vexores : et disent avoir esté fondateur du Royaume d'Egypte du temps de Sarug, long‑temps devant Ninus, non plus que si c'est par luy que la 17. Dinastie d'Egypte [que nous dirions principauté] fut commencee). Cf. aussi la graphie dinascie : 1495 (JVignayMir, livre 2, chapitre 98 = Delboulle, RHLF 10, page 339 [qui exploite l'édition de 1531 et non pas celle de 1495] = TLF ; dès 1488, Mer des hystoires, volume 1, folio 147a, in Gallica = GdfC [qui transcrit, par erreur, dinastie]). Il s'agit de la transposition de la variante latine dynascia. - 
A. 1. Par métonymie : « succession des souverains d'une même famille ». Attesté depuis 1690 (Furetière1 : dynastie. f. f. Terme d'Historiens, qui se dit d'une lignée ou suite de Rois qui ont régné l'un aprés l'autre dans un Royaume. On fait souvent mention des Dynasties des Perses, des Assyriens, des Medes, §c.). - 
A. 2. sous la [ne] dynastie [de] loc. prép. « à l'époque durant laquelle gouvernent les souverains d'une même famille ». Attesté depuis 1718 (Ac2 : dynastie s. f. Suite de Roys ou de Princes qui ont régné dans un pays. Il se dit surtout en parlant des anciens Roys d'Egypte. Les Dynasties d'Egypte sont fort embrouillées. Sous la première Dynastie). En dehors de cette locution, et contrairement à ce qui est affirmé supra, dynastie ne signifie pas « époque durant laquelle gouverne une famille »). - 
B. 1. a. « suite de personnes d'une même famille occupant les mêmes fonctions ou professant les mêmes idées ». Attesté depuis 1862 (Hugo, Misérables, quatrième partie, livre 12, chapitre1, page 856 = Frantext : Rien n'est plus naturel aux ivrognes que les ellipses. L'ellipse est le zigzag de la phrase. Corinthe avait peu à peu détrôné le Pot‑aux‑Roses. Le dernier cabaretier de la dynastie, le père Hucheloup, ne sachant même plus la tradition, avait fait peindre le poteau en bleu). - 
B. 1. b. Par extension : « famille, descendance ». Attesté depuis 1862 (Hugo, Misérables, troisième partie, livre 7, chapitre 4, page 575 = Frantext : Voici, car ces noms‑là surnagent dans les mémoires spéciales, à quelles appellations [sobriquets]répondaient les principaux affiliés de Patron‑Minette [nom d'une association de malfaiteurs] Panchaud, dit Printanier, dit Bigrenaille. Brujon. [Il y avait une dynastie de Brujon ; nous ne renonçons pas à en dire un mot.] Boulatruelle, le cantonnier déjà entrevu. Laveuve. Finistère. Homère Hogu, nègre. Mardisoir. Dépêche). - 
B. 2. « ensemble de personnes qui, sans être de la même famille, ont des traits communs ». Attesté depuis 1756 (Mirabeau, L'Ami, troisième partie, chapitre 6, page 304, in Gallica = Frantext : revenant ensuite sur l'espece décidée homme, il [une sorte de spéculateur qui s'interroge avec le narrateur sur l'homme] se perd dans ses spéculations : forcé de renfermer dans le même genre tout ce qui peut produire lignée, puisqu'il voit, sans en concevoir le comment, que la nature se refuse à perpétuer les dérivés de deux especes différentes, il comprend dans la même dynastie le lapon et l'éthiopien, le malabare et le françois, le chinois, le caraïbe et l'algonquin. Mais comment ces hommes si différents se sont‑ils répandus de la sorte sur la surface de la terre ?). Contrairement à ce qui est affirmé supra, ce sens présenté comme rare ne l'est pas, puisque l'on rencontre fréquemment cet emploi à partir du 18e siècle, tant dans des textes littéraires que non littéraires. - 

Origine :
Transfert linguistique : emprunt au latin dynastia/dynascia subst. fém. « domination, puissance, souveraineté (en parlant du pouvoir exercé par une lignée de souverains égyptiens) » (attesté depuis le 4e siècle [saint Jérôme] ; dinascia : Polemius Silvius ; TLL 5/1, 2331), lui‑même emprunté au grec δυναστεία subst. fém. « domination, puissance, pouvoir » (attesté depuis le 5e siècle avant J.‑C. [Sophocle], Bailly ; Liddell‑Scott). Le mot semble être entré en français à travers une traduction du 14e siècle du Speculum historiale de Vincent de Beauvais (fin 12e s.– 1264), qui sera assez bien diffusée jusqu'au premier tiers du 16e siècle (cf. 0., JVignayMir). Ce n'est qu'au 17e siècle que le sémantisme moderne apparaît, d'abord comme terme d'histoire. Cf. von Wartburg in FEW 3, 197b, dynasteia.


Rédaction TLF 1978 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2007 : Nadine Steinfeld ; Armelle Evrard. - Relecture mise à jour 2007 : Gilles Roques ; Françoise Henry ; Gilles Petrequin ; Guy Vottero ; Olivier Bertrand.