COCHE1, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1243
koge [leçon mal assurée] (Ph.
Mouskés, 20.947 ds T.-L.); 1249, 23 juin
une coche de Normendie (
J. Sarrasin,
Lettre à N. Arrode, éd. L. Foulet, VIII, 5); 1271
coghe (Archives du Nord, B 19956, n
o19243, fol. 12 v
o);
xiiies.
coque (
Est. Eracles, XXIV, 17, Hist. des crois. ds
Gdf.); 1324
cogge (
F. J. Tanquerey,
Rec. lettres anglo-fr., n
o116 :
cogges de Alemaigne), ce type en -g- est encore attesté en 1538 ds
Gdf. (cogghe) puis répertorié comme archaïsme ds la lexicogr. mod. dep.
Lar. 19e. Le mot est fém. sous les différentes formes jusqu'au
xviies. où
coche devient masc. peut-être sous l'influence de
coche « voiture »; 1669
coche d'eau (
J.-H. Widerhold,
Nouv. dict. fr.-all. et all.-fr. [d'apr. éd. 1675]). Terme attesté en gallo-roman dans les domaines d'oïl (notamment en Picardie et Normandie) et d'oc (
xives.
Damiette ds
Levy). Les rapports entre les représentants germ. (m. néerl.
cogge, cocge, néerl.
kog[
ge], m. b. all.
kogge « navire de commerce de la Hanse » [
cf. Chartae hanseaticae ds
Mittellat. W. s.v., 759, 65 d'où le h. all. dep.
ca 1100], a. nord.
kuggi, kuggr) et romans (fr., prov.; cat.
coca xiiies.; it.
coca xives.) sont obscurs, le mot ayant prob. été véhiculé d'un domaine à l'autre à la faveur de courants commerciaux (échanges de la Hanse, croisades). Deux hyp. : 1. Le type
coghe, primitif (d'où les adaptations
coque, coche) serait empr. à un prototype a. néerl. *
cogge − ou plus exactement à un a. frison *
kogge − (P. Falk ds
Wörter und Sachen, t. 4, 1912, p. 89;
Valkh., p. 95) qu'étant donnée son ancienneté (949 forme
cogsculd),
De Vries Nederl., s.v. kog, estime autochtone (
cf. aussi les nombreuses attest. du lat. médiév.
cogga, cocka ... au
xiiies. dans le domaine germ.,
Mittellat. W.) mais que
EWFS2estime d'orig. romane (lat. vulg. *
cocca, peut-être de
conqua « coquillage »). 2. D'apr.
FEW t. 2, p. 534b et
Bl.-W.5, le fr.
coche, forme primitive, serait issu du b. lat.
caudica « sorte de bateau » (les formes en -g-, sous l'infl. du néerl.), les vocables germ. étant eux-mêmes empr. au français.