CHÉTIF, IVE, adj.
Étymol. et Hist. 1. xes.
caitiu « prisonnier » (
La Passion, éd. d'Arco S. Avalle, 65) − 1530 ds
Gdf.;
2. ca 1100
caitif « malheureux, misérable » (
Roland, éd. J. Bédier, 2698);
3. ca 1150
chaitif « de faible constitution » (
Couronnement de Louis, 620 ds T.-L.), rare av. le
xviies. (
Fur. 1690). Du lat. vulg. *
cactivus, croisement du lat. class.
captivus « prisonnier » et d'un gaul. *
cactos, que l'on peut déduire de l'irl.
cacht « serviteur », bret.
caez (
Dottin, p. 98);
captivus est utilisé par Sénèque pour désigner quelqu'un de prisonnier d'une passion (
TLL s.v., 373, 57), par les auteurs chrét. pour désigner l'homme captif du péché (
Blaise), spéc. par St Augustin pour désigner celui qui prisonnier de Satan, ne peut se libérer par ses propres forces parce que la Grâce lui manque, d'où la notion de compassion et le sens de « malheureux » (
ibid. et
TLL s.v., 69, 76).