CHAPELLE1, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. Ca 1100
chapele « sanctuaire du Palais d'un souverain » ici du Palais de Charlemagne à Aix (
Roland, éd. J. Bédier, 2917); 1671
tenir chapelle « tenir des assemblées solennelles dans les églises » (
Pomey), syntagme repris et qualifié de ,,vieilli`` par
DG; 1680
tenir chapele « (du pape) assister solennellement à la messe » (
Rich.).
B. 1. Début
xiies. « lieu de culte dans une demeure particulière, église non pourvue des pleins droits paroissiaux » (
Lois G. le Conquérant, éd. J. E. Matzke, 1, § 1);
2. ca 1461 « bénéfice attaché à une chapelle » (
Villon,
Testament, éd. L. Thuasne, 1837);
3. 1753
droit de chapelle « rétribution payée par les magistrats lors de leur réception pour l'entretien de la chapelle » (
Encyclop. t. 3);
4. p. anal. av. 1558
chapelle ardente (
Mell. de S. Gel.,
Œuv. poét., p. 172 ds
Gdf. Compl.);
5. fig.
a) 1803 (
Wailly Vocab. :
Jouer à la chapelle, s'occuper sérieusement de choses frivoles);
b) 1803 imprim. (
ibid. :
chapelle concours des ouvriers à participer aux bénéfices accessoires [ce groupe, cette association d'ouvriers, formant comme une chapelle]);
c) 1870 « coterie » (Th.
Gautier,
Journ. offic. feuilleton ds
Littré).
C. 1405 « autel secondaire dans une église » (
Exéc. testam. de Richard Davesnes, A. Tournai ds
Gdf. Compl.).
D. a) 1328 « série d'ornements liturgiques ou de parements d'autel » (
Cpte de l'hôtel Mahaut. Arch. du Pas-de-Calais, A 474, Extr. J. M. Richard ds
Gay); 1566 « vases sacrés » (
Inv. du duc de Nevers, p. 32,
ibid.);
b) 1687 mar. « coffre contenant les objets de culte » (
Desroches,
Dict. ds
Jal).
E. 1527 « musique de la chapelle du roi » ici fig. « grand bruit » (
Cretin,
Debat sur le passetemps des chiens et oyseaux, p. 90 ds
Hug.); 1549
maistre de la chapelle (
Est.); 1690 (
Fur. : La
Chapelle du Roy, est le corps de tous les Officiers qui servent à sa chapelle, et particulierement ceux de la Musique).
F. P. anal. de forme avec la voûte de la chapelle
1. 1332 « voûte d'un four de boulanger »
chappelle dou four (
Compte de Odart de Laigny, Arch. KK 3
a, f
o175 v
ods
Gdf.);
2. 1392-94 chim. « alambic » ou « son couvercle » (
Ménagier, II, 252 ds T.-L.). Du lat. vulg.
capella (dimin. de
capa « manteau à capuchon »), attesté en lat. médiév. en 679 pour désigner le manteau de St Martin, relique conservée à la cour des rois francs (D. Merov. n
o49 ds
Nierm. : In oraturio nostro super cappella domni Martine), v.
Naz,
s.v. cape de St Martin, le mot ayant p. ext. désigné le trésor des reliques royales, puis l'oratoire du Palais royal où était conservée la relique (788 ds
Nierm.; v. aussi
Naz,
s.v. chapelle); d'où p. ext. d'une part, « oratoire rattaché à un domaine privé, église non pourvue des pleins droits paroissiaux » (801-810 ds
Nierm.) d'où « bénéfice attaché à une chapelle » (av. 842
Dipl. Karoli M. ds
Mittellat. W. s.v., 202, 62); d'autre part « chancellerie » (794 ds
Du Cange t. 2, p. 117c); enfin « objets de culte, vases, livres liturgiques » (811 ds
Nierm.); « clercs chargés du culte au Palais royal » (972,
ibid.).