CÉDER, verbe.
Étymol. et Hist. 1. 1377 « (le sujet désignant un inanimé) s'effondrer sous l'effet d'une pression » (
Oresme,
Livre du ciel et du monde 160 d 72 − 16 ds
Medieval studies, Toronto, t. 5, 1943, p. 298); à nouv. au
xviiies. 1798 « s'affaisser sous le poids, casser »
(Ac.);
2. 1511
ceder a « abandonner, renoncer à » (
Lemaire de Belges,
Schismes et Conciles, 3
epart. ds
Hug.); 1534 trans. « transférer ses droits sur quelque chose à » (
Rabelais,
Gargantua, 32, éd. Marty-Laveaux); 1673 part. prés. subst. « celui qui transfère son droit » (Edit, mars ds
Isambert,
Recueil gén. des anc. lois fr., Paris, t. 19, 1829, p. 78); 1537
ceder lieu en « laisser la place à » (
Le Courtisan − de B. Castiglione; trad. de Jean Chaperon? − Livre I, 11 r
ods
Quem.); 1662
céder la place à (
Pasc.,
Pens., V, 6 ds
DG); 1671
ceder le pas à qqn (
Pomey,
s.v. pas); 1671 fig.
Ie ne luy cede en rien « je ne lui suis inférieur en rien » (
Pomey); 1690 « abandonner quelque chose pour un temps ou par civilité » (
Fur.); d'où av. 1866 emploi fig.
céder le haut du pavé, le pavé « laisser primer » (P.-L. Courier ds
Lar. 19e);
3. a) 1580-92 « ne plus résister, diminuer d'importance, s'effacer devant une puissance supérieure » (
Mont. II, 87 ds
Littré);
b) 1673 absol. « se soumettre » (
Rac. Mithr. iii, 1 ds
Littré); 1890 en parlant d'une femme « s'abandonner à un homme »
(DG). Empr. au lat. class.
cedere « s'en aller » puis au sens 2 « renoncer »; « concéder »; 3 « se soumettre, le céder à »; 1 « (d'un inanimé) s'affaisser sous « l'effet d'une pression ».