CANAPÉ, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1648 [date de composition; impr. 1666] « large siège à dossier, où peuvent s'asseoir plusieurs personnes » (
Voy. de Monconys, t. II, p. 84 ds
Gay); 1787 art culin. (
Fér. Crit. :
Canapé [...] Petit pain garni de cornichon, d'anchois, etc.). Altération, avec changement de sens, de l'a. fr.
conopé « rideau de lit »
ca 1180 (
Rom. d'Alexandre ds
DG) 1508-17
canope (
Fossetier,
Chron. Marg., ms. Brux. 10510, f
o133 r
ods
Gdf.), encore en fr. mod. terme d'hist. anc. au sens de « moustiquaire »
(Lar. 20e); l'a. fr.
conopé est issu du lat.
conopeum, conopium proprement « moustiquaire » d'où « sorte de lit entouré d'une moustiquaire » (
Varron,
Rust., 2, 10, 8 ds
TLL s.v., 346, 30); forme dissimilée
canopeia ds
Properce, 3, 11, 45 (var.),
ibid., 346, 33; lat. médiév.
canapeum, xives. (
Glossar. Provinc. Lat. ex Cod. reg. 7657 ds
Du Cange t. 2, p. 72a). Le lat. est empr. au gr. κ
ω
ν
ω
π
ε
ι
̃
ν « moustiquaire » dér. de κ
ω
́
ν
ω
ψ « moustique ». L'hyp. d'un empr. par l'intermédiaire de l'ital.
canapè « sorte de lit » (
FEW t. 2, 1, p. 1057b) fait difficulté quant à la chronol., l'ital. étant post. (
xviie-
xviiies. Salvini ds
Batt.) au fr. et lui étant au contraire empr.
(DEI).