CAMELOT1, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1168
camelos (
V. de Beauvillé,
Recueil de doc. inéd. concernant la Picardie, Paris, 1860-82, t. 4, p. 4);
chamelot (
Gossuin de Metz,
L'Image du Monde, ms. Montp., f
o105 v
ods
Gdf. Compl.) − 1589 (
M. Baulant,
Lettres de négociants marseillais : Les Frères Hermite [1570-1612] ds
Z. rom. Philol., t. 83, p. 55). Empr. à l'ar.
ḫamlāt, plur. de
ḫamla « peluche de laine », avec substitution du suff.
-ot* à la finale ar.
-āt; les formes en
cha- sont prob. dues à un rapprochement avec
chameau, le camelot étant fabriqué avec le poil de cet animal (
FEW t. 19, pp. 64-65, s.v.
ḫamlāt); Höfler ds
Z. rom. Philol., t. 83, pp. 54-58, remarquant l'orig. mérid. et spéc. ital. des textes fr. attestant des formes en
cha-, y voit, prob. à tort, des empr. à l'ital. (lat. médiév.
zambalotus 1255, Venise ds
DEI, s.v. ciambellòtto). L'hyp. d'un étymon gr., croisement de μ
η
λ
ω
τ
η
́ « peau de mouton » (de μ
η
̃
λ
ο
ν « mouton, chèvre ») et de κ
α
́
μ
η
λ
ο
ς « chameau » (Rönsch ds
Z. rom. Philol., t. 1, p. 418; repris par
EWFS2) fait difficulté du point de vue géogr., l'étoffe même ayant été fabriquée en Orient et introduite en Occident en même temps que le mot.