BROSSE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1165-70
broce « broussailles » (
Chr. de Troyes,
Erec et Enide, 3746 dans T.-L.) p. ext. 1690
brosse « bruyère, broussailles incultes » (
Fur.) qualifié de ,,vieux langage`` par
Ac. 1842; plus spéc. terme des Eaux et Forêts 1838 (
Ac. Compl. 1842);
2. ca 1300
broisse « ustensile fait d'un assemblage de poils et servant à nettoyer » (
J. de Meun,
Testament, éd. Méon,
Rose, t. IV, p. 80), d'où 1680 terme de peintre (
Rich.);
3. 1752 zool.
(Trév.).
Orig. obscure. Un étymon *
brŭscia « pousse d'arbre » dér. du lat.
brūscum « excroissance ligneuse de l'érable » (
FEW t. 1, p. 527a; Wartburg dans
Mél. Thomas, 1927, p. 496;
Bl.-W.5) fait difficulté du point de vue phonét. pour le passage de
brūscum à
brŭscia; de plus la forme attendue
broisse n'est qu'assez tardivement attestée, v. T.-L. et
Gdf. [la leçon
broisse « bogue »,
Guill. d'Angleterre, éd. Foerster, 1173, est celle d'un seul ms., v. remarque p. 436], v. aussi
Cor.,
s.v. broza pour les objections concernant les formes hispaniques. Un étymon *
broccia, dér. par l'intermédiaire d'une forme romanisée *
broccu, du gaul. *
wroikos « bruyère » [v. bruyère] (
EWFS2; v. aussi
Cor.,
loc. cit., qui suppose *
broccius pour rendre compte du castillan) fait difficulté pour la rédūction de
-oi à
o (v.
REW3, n
o1340); 2 semble issu de 1 et l'hyp. d'une orig. germ.
(EWFS2) ne semble pas à retenir.