BRANCHE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) Ca 980 (
Passion éd., G. Paris dans
Romania, t. 2, p. 300b); 1704
branche à bois, branche à fruit, branche mere (Trév.);
xiiies. de
branche en branche (
De Barat et de Haimet, 59 dans
Fabliaux, éd. Barbazan et Méon. t. 4, p. 235); d'où 1387-93
de branche en branche « successivement » (
J. d'Arras,
Melus., p. 188 dans
Gdf. Compl.); 1690
sauter de branche en branche « passer du coq à l'âne » (
Fur.);
b) av. 1704 p. ext. « ramification de toute partie de plante » (Boss. dans
Lar. 19e); 1863
asperges en branches (
E. et
J. de Goncourt,
Journal, p. 1352);
2. au fig.
a) ca 1178 « partie d'une œuvre littéraire » (
Renart, éd. M. Roques, 3275);
b) ca 1280 « partie » (
Clef d'amour, 3387 dans
Gdf. Compl.) −
xives.,
ibid.; repris en 1704
(Trév.);
3. p. anal. « ramification »
a) av. 1250 « bois de cerf » (
Renart, 22346 dans T.-L.);
b) 1293
branke « embranchement d'un chemin, d'une rivière, d'une source » (
Coutumes Lille, éd. Roisin, p. 329);
c) 1306 « division de tout objet » (
G. Guiart,
Royaux Lignages, II, 9590 dans T.-L.);
d) 1306 « lignage » (
Id.,
op. cit., Prol. 293,
ibid.);
e) 1611 archit. (
Cotgr.);
f) 1637 anat. « ramification d'une veine » (
Desc.,
Méth., 5 dans
Rob.);
g) 1820 géom. (
Lav.);
4. 1872 (
Littré Add. : On dit qu'un cheval a de la
branche, quand il a le garrot bien sorti, la tête petite, et l'encolure longue et bien portée); av. 1907
avoir de la branche « avoir de la distinction » (
Mora,
Gil Blas dans
France);
5. 1877 pop. « ami »,
supra.
Du b. lat.
branca « patte d'un animal » (St Augustin dans
TLL s.v., 2163, 65), le sens de « branche » s'étant seulement développé dans le domaine gallo-roman (1073 dans
Nierm.); la forme latine est d'orig. obsc.; peut-être celte en raison de son extension géogr. (
Ern.-Meillet,
s.v. branca), hyp. cependant sans appui dans les lang. celtes (
REW3;
Thurneysen). L'hyp. d'un empr. au lat. *
biramica formé sur
ramus « branche » (Neumann dans
Z. rom. Philol., t. 5, p. 386) ou celle d'un rattachement au germ. *
crampa (Nigra dans
Archivio glottologico italiano, t. 15, pp. 100-101) sont à écarter.