BOUT, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − A.− Ca 1121 « coup » (
St Brandan, éd. E.G.R. Waters, Oxford, 1928, 1025) − seulement au Moy. Âge.
B.− 1. 1180-1200 « extrémité d'un objet » (
Aliscans, 166 dans T.-L.); spéc. subst. 1288 « avant, proue d'un navire » (
Jacquemard Gielee,
Renart le Nouvel, 5032 dans T.-L.) loc.
− 1268-71
bout à bout « sans avantage de part ni d'autre » (
E. Boileau,
Métiers, 316,
ibid.) −
xives. (
Gdf. Compl.); 1573
id. « extrémité contre extrémité, les extrémités se rejoignant » (
A. Paré,
Des Monstres et Prodiges, éd. Malgaigne, Paris, 1841, III, 42); 1718
mettre bout à bout « énumérer »
(Ac.);
− xives.
a chaque bout de champ « à chaque instant » (
Troilus, IV dans
Gdf. Compl. : Ainsi que font les coqs
a chacun bout de champ [chant?]) − hapax; 1580 (
Montaigne, I, 40 dans
Littré); 1636
à tout bout de champ (
Monet,
Invantaire des deus lang., françoise et latine, Lyon);
− 1468
prendre qqn par le bon bout (
G. Chastellain,
Chron. des ducs de Bourgogne, II, ch. 25 dans
Littré);
a) p. anal.
xves. « fin d'une durée » (
Alain Chartier,
Le Débat du Réveille matin dans
Littré : Dont j'ai souffert tant longuement Dure peine ... Et si n'en puis trouver le
bout); loc.
xves.
venir à bout de (
Froissart, I, 1, 315,
ibid.); 1616-20
être à bout de (
D'Aubigné,
Hist., II, 305,
ibid.);
b) p. ext. 1538 « ce qui garnit l'extrémité de certaines choses » (
Est.);
2. 1580 « morceau qui reste de quelque chose » (Montaigne d'apr.
FEW t. 15, 1, p. 216b); 1680 (
Rich. : Un
bout de chandelle); d'où p. anal. 1561 (
Du Bellay, V. 8,
verso dans
Littré : Petit
bout d'homme).
Dér. de
bouter*; A de
bouter « frapper »; B
bouter « pousser ».