BOUSCULER, verbe trans.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1798 « mettre sens dessus dessous »
(Ac.);
2. 1798 « pousser en tout sens »
(Ac.), qualifié de ,,familier`` par
Ac. 1835 et 1878; spéc. 1833 « défaire, battre (une armée) » (
Balzac,
Le Médecin de campagne, p. 175); 1852 « malmener, tourmenter » (
Flaubert,
Correspondance, p. 156).
Composé tautologique formé : 1 du m. fr.
bousser « heurter » 1416 (
Du Cange,
s.v. boutare), terme largement attesté dans les domaines lorr. et franco-prov. (
FEW t. 15, 1, pp. 231-232) empr. au m. h. all.
bôzen « frapper, heurter » corresp. à l'a. b. frq.
bôtan, v.
bouter. − 2 de
culer « marcher à reculons » (1482 G. Flamang dans
DG) dér. de
cul* et dés.
-er (P. Guiraud dans
Z. rom. Philol., t. 77, p. 444 et
Structures étymologiques du lexique fr., Paris, 1967, p. 11). L'hyp. d'une altération de l'a. fr.
bouteculer « chercher en retournant »
xiiies. (
Renart, 4516, Méon dans
Gdf.) sous l'infl. du m. fr.
bousser (
EWFS2et
FEW t. 2, p. 1521) ne semble pas à retenir étant donné la rareté extrême du mot en a. fr. (v. T.-L.). Même objection contre l'hyp. d'une altération de
bouteculer par
pousser remplaçant mod. de
bouter, tous deux confondus dans la forme
bousser (J. Orr dans
Mélanges Dauzat, pp. 245-256). L'hyp. d'une altération de
bouteculer d'apr.
basculer (
Cor.,
s.v. masculillo;
Dauzat 1973) n'est pas plus probable,
basculer, mentionné une seule fois en 1611 (
Cotgr.), n'étant bien attesté qu'à partir de
Littré 1863.