BOUQUETIN, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1240
boc estaign dans un texte lat. de Romans (domaine prov. alpin à la limite du fr.-prov.) (
Tarif des droits de foire de S. Barnard de Romans cité par P. Meyer dans
Romania, t. 19, p. 303); mil.
xiiies.
bukestein (
Itinéraire de Londres à Jérusalem, § XVII, Michelant et G. Paris,
ibid.); 1289-90 Suisse romande, canton de Vaud
bosquestaym (Pat. Suisse rom.); 1398-99
boch extagnis, ablatif dans un texte lat. de Chamonix, domaine fr.-prov. (
Compte d'Antoine Léger, notaire et receveur général du prieuré de Chamonix, § 17 dans
Romania, t. 19, p. 304); 1471
boucastain (
Compt. de René, p. 42 dans
Gdf. Compl.); 1509
bouquestains (
Le Maire,
Illustr., I, 23,
ibid.); 1671
bouquetin (
Pomey). Terme parvenu en fr. à travers les dial. alpins du fr.-prov. Prob. empr. à l'a. h. all.
steinboch, de même sens, relevé au
xiies. dans
Graff t. 3, col. 30, composé de
stein « rocher » et de
boch « bouc », littéralement « bouc vivant dans les rochers » (v. aussi
Kluge20,
s.v. Steinbock), avec interversion des deux composants conformément aux règles de la composition des mots en fr. À l'appui de cette hyp., les formes directement empr. à l'a. h. all. : judéo-fr.
estainbouc (av. 1105, Raschi dans
Levy Trésor, p. 103), m. fr.
stamboucq (1552,
Rabelais,
Quart Livre, 32 dans
Hug.) et ital.
stambecco, xives., attesté dès le
xiiies. par le lat. médiév.
stambicus (d'apr.
DEI).