BONASSE, adj.
ÉTYMOL. ET HIST.
I.− 1288 mar.
bonace « (de la mer) calme » (
Renart le Nouvel, 5622 dans T.-L.); 1543
bonasse (
Amadis, IV, 6 dans
Hug.) − 1606,
Nicot, forme
bonace.
II.− Fin
xves.
bonace « qui est d'un caractère bon et doux » (
Recueil de pièces rares, 1872, p. 110 cité par O. Bloch. dans
Fr. mod., t. 4, p. 341); 1542
bonas (
Du Pinet,
Pline, XXVI, 4 dans
Gdf. Compl.; 1611
bonasse (
Cotgr.);
Ac. 1690 note ,,Il ne se dit guère qu'en mauvaise part (...) Il est bas.``
I représente l'emploi adj. de
bonace subst. Il est difficile de dire si II résulte − ou bien d'une évolution de I, la notion de calme ayant été ultérieurement appliquée à une personne (
cf. l'adj.
calme) avec assimilation au suff.
-asse* par étymol. seconde, d'où l'emploi péj. (
Bl.-W.5) − ou bien d'une dérivation de
bon avec suff.
-asse* (
FEW t. 1, p. 434a) − ou bien d'un empr. à l'ital.
bonaccio «
id. », lui-même dér. de
buono (Vidos dans
Z. fr. Spr. Lit., t. 58, 1934, pp. 448-449 et
Mél. Fouché, Paris, 1970, p. 46;
EWFS2.
Dauzat 1973). Dans les 2 premières hyp., la forme
bonas représente la forme masc. du suff. avant la généralisation de la forme fém., voir aussi
Nyrop t. 3, § 183 rem.; dans la 3
ehyp.,
bonas représente une adaptation de l'italien.