BLÂMER, verbe trans.
Étymol. ET HIST. − 1. Ca 1050 « faire des reproches à qqn » (
Alexis, 47
edans T.-L.);
ca 1050 « condamner qqc. » (
Ibid., 13c,
ibid.);
2. 1177 « accuser » (
Chr. de Troyes,
Chevalier Lion, 4397,
ibid.); en partic. 1690 (
Fur. :
Blasmer, se dit aussi d'une peine infamante ordonnée en Justice pour quelque action dont on fait faire reparation d'honneur).
D'un lat. vulg. *
blastemare forme issue du lat. chrét.
blasphemare (blasphémer*
) plutôt par dissimilation de labiales que par croisement avec
aestimare, le lien sém. entre les 2 verbes étant assez lâche (
Cor.,
s.v. lastimar). L'existence de *
blastemare est attestée par les formes rom. de même type, v.
REW3, cf. blastema pour
blasphema (
Pirson,
La Lang. des Inscriptions lat. de la Gaule, Bruxelles, 1901, p. 231). Le sens de
blasphemare s'est rapidement affaibli en celui de « blâmer, réprouver en public » (613-658,
Chronique de Frédégaire, MGH Scriptor.
rer. meroving. II, éd. Krusch, Hannover 1888, p. 142, 2 dans
Bambeck, p. 7).